Repérages-Groenland

juillet 13, 2011

Data Center, antennes et satellite

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 7:25 pm

(…)
Ce que la machine et la science-fiction ne savent pas, c’est que nous nous sommes éloignés d’elles en toute simplicité. « Il s’agirait simplement de chercher à conserver ce qui intéresse la conscience » écrivait Bioy Casares dans sa visionnaire Invention de Morel. Ce qu’elles ont ignoré également, c’est que nous nous serions naturellement octroyés une seconde vie, ici et à distance, en quelques hétérotopies, sur Novland ou ailleurs. Et d’ailleurs, l’écrivain (lequel ?) débutait son roman préfacé en 1940 par Borges ainsi : « Aujourd’hui, sur cette île, s’est produit un miracle ».
Nous avons délaissé nos premières vies simplement. Nous nous sommes reposés en ces îles. Nous avons produit des miracles. Nous avons pris des corps dissonants, nous nous sommes dessinés à l’envi, nous avons joué du genre, passant de l’un vers l’autre jusqu’à celui qu’il reste à deviner. Nous avons aimé à en mourir. Nous avons joui des mots et de leurs modélisations extrêmes. Nous nous sommes réellement attachés au pouvoir de cette seconde vie, cet autre corps vivant. Avatar mon amour. J’ai pris les photographies d’un cimetière sans nouvelle mort. Je sais qu’il existe. Je n’ai rien inventé. J’ai été elle et moi à la fois. Et d’ailleurs, ce voyage, je peux le raconter si je veux, car j’étais avec eux tout le temps. Je ne me suis pas perdue seule, nous étions des milliers, des millions, la terre entière, à écrire nos propres vies sans repos, nos douleurs captives, nos failles à venir. Je peux le raconter, nous étions à nouveau ensemble sur cette île. Sans moi. Et le temps, le temps s’est découlé à son propre rythme, celui du désir de l’autre, de l’étranger, du corps pensé. Car la machine et la science-fiction avaient oublié que nous avons pensé la possibilité d’un autre moi, toi et les autres. Que nous avions fabriqué nos moindres faits et gestes et émotions, inventeurs de nouvelles perceptions. Que nous nous reconnaitrons au delà des signes établis. Je suis Rachel, je suis Agatha, je suis Roxanne et la Fiancée de F. Je suis elle et toi à la fois. Je n’oublie pas, je n’oublie rien. Mon corps n’est plus, je suis Vishnu et mes avatars se succèdent, se vivent et se subliment pour quelques durées et fonctions très paramétrées et réfléchies. Je sais qui je suis, je connais mon algorithme et je mourrai de perdre le souvenir des mes uns et mes autres, gémellaires et advenus à la fois, advenus de mon propre corps, de ma propre pensée ou la tienne, de notre inconsistance également. Je regarde l’agonie de cette première vie. Je te regarde. Je sais bien que la théorie freudienne est à foutre en l’air. Enfin. C’est déjà cela de gagné.
Help me. please. Help me.
(…)

antennesetsatellite1.jpg
antennesetsatellite2.jpgantennesetsatellite3.jpgantennesetsatellite4.jpgantennesetsatellite5.jpgantennesetsatellite6.jpgantennesetsatellite7.jpgantennesetsatellite8.jpgantennesetsatellite9.jpgantennesetsatellite10.jpgantennesetsatellite11.jpgantennesetsatellite12.jpgantennesetsatellite13.jpgantennesetsatellite14.jpgantennesetsatellite15.jpgantennesetsatellite16.jpgantennesetsatellite17.jpgantennesetsatellite18.jpg

Data Center, conduits…

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 7:16 pm

(…)
La question serait peut-être celle de l’oubli. Les machines n’oublient pas, elles n’ont pas appris à oublier. Il n’existe aucun algorithme capable de faire oublier une machine. Les machines stockent nos images, nos correspondances, nos séquences. Elles répertorient. Les machines organisent nos données et les attachent les unes aux autres. Elles déploient des logiques de correspondances. Nous le savons. Les machines - les nôtres - nous archivent. Elles nous mangent. Elles avalent nos vies passées à…
Ainsi, lorsque toi, moi et les autres aspirons à l’abandon de la mémoire et délaissons un signe ou une information reconnue et quelconque, elles (les machines) nous rappellent à nos meilleurs souvenirs. Selon… selon peut-être la nature de l’oubli. Vaste bordel. Et quant bien même la machine pourrait apprendre à oublier, il lui serait impossible de paramétrer sa mémoire ou bien son algorithme de l’oubli sur ce qu’elle ne sait pas, ce qu’elle ne saura jamais, ce qu’elle n’a jamais envisagé… pour le meilleur et pour le pire.
(…)

tuyaux1.jpgtuyaux2.jpgtuyaux3.jpgtuyaux4.jpgtuyaux6.jpgtuyaux7.jpgtuyaux8.jpg

juillet 12, 2011

Ladies (Macbeth et Lovelace)

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 7:08 pm

Macbeth, akimaneq Glamisimiu, Duncanip sakkutuuisa naalagaat

Duncanip Skotlandimi kunngiunerata nalaani akimaneqarsimaqov pingaartorujussuarmik Macbethimik atilimmik. Taanna Macbeth kunngip qanittumik ilagisaraaa, akimarnillu akornanni ataqqineqarsimaqaaq sorsunnermi sapiitsuliorsimanini pillugu.
Kunngip sakkutuuisa naalagaat marluk, Macbeth aamma Banquo, sorsuffimmiit ajugaasimaaqalutik angerlartillutik suunersunit pingasunit unitsitaasimapput.

(…)
Quelques pistes pour la proposition du texte pour Clyde sur les femmes et les nouvelles technologies :

Si vous ne pouvez me donner la poésie, pouvez-vous me donner la science poétique ? Lady Lovelace (1815-1852)
C’est en ces termes qu’Ada Lovelace écrivait à sa mère son désir de comprendre le monde. Ada, fille légitime du poète Lord Byron et séparée de lui dès son plus jeune âge par le fait d’une rancœur maternelle, est la première programmeuse de l’histoire de la pensée informatique. Plus d’un siècle après sa mort, la communauté des programmeurs modernes rend hommage à ses travaux en attribuant son prénom à un puissant langage de programmation, le langage Ada. Plus récemment, son portrait est choisi comme hologramme d’authentification des produits Microsoft. Ada Lovelace repose à Newstead Abbey dans le comté de Nottingham auprès de son père.

Ada Lovelace n’a jamais désiré concevoir une machine intelligente ou bien encore un puissant calculateur1. Elle s’est éprise des travaux d’un homme, Charles Babbage, inventeur de la machine analytique2. Ada Lovelace a apporté aux recherches de son maître à penser les fondements de l’informatique3 : la logique algorithmique4.

Ce qu’il nous reste aujourd’hui de cette frénésie de comprendre la machine de Babbage sont sept notes d’Ada Lovelace, de A à G, apportant à sa description ce qu’il lui manquait peut-être, l’écriture d’un algorithme5, considéré comme le premier programme informatique6.

Ce qu’il nous reste aujourd’hui de la relation entre cet homme et cette femme est une correspondance abondante, non publiée. Nous pourrions nous imaginer d’elle, la correspondance, qu’elle fut le sujet d’un sentiment amoureux non avoué, nous pourrions y lire le manque filial ou le transfert d’un désir censuré. Ada Lovelace dit de cette épistolaire obsession qu’il s’agit pour elle de comprendre de quelle sorte cette invention pourrait transformer notre perception du monde et influencer la pensée philosophique.

C’est une histoire vraie, portée par une femme et son désir de poésie, celle de la pensée informatique7. C’est une histoire qui s’est très mal terminée. Charles Babbage ne trouvant plus de financements pour ses travaux, Ada Lovelace, et son esprit habitué aux calculs, se mit à jouer aux courses pour gagner l’argent nécessaire au développement de ces recherches. Elle s’endetta, puis mourut d’un cancer à 36 ans, saignée à vif.

Appliquée à la poésie toute entière, dont le théâtre pourrait être un genre, le désir d’Ada Lovelace de percevoir autrement ce monde et au travers d’une simple machine théorique, devrait satisfaire nos propres questionnements relatifs au genre et à la dépendance intellectuelle culturellement admise d’une femme à l’égard d’un homme. Charles Babbage n’a certainement jamais distingué d’Ada qu’elle fut une femme ou un homme et inversement. Ils ont ensemble écrit cette invention au service de la pensée et de la science poétique.
(…)

juillet 11, 2011

Je ne sais pas encore si, sur mon ile, il y aura un escalier, un grand escalier. Il devra ressembler à celui-ci ou à un autre.

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 7:00 pm

escalier1.jpg escalier2.jpg escalier3.jpg escalier4.jpg escalier5.jpg escalier6.jpg escalier7.jpg escalier8.jpg escalier9.jpg escalier10.jpg escalier11.jpg escalier12.jpg

Nous, les groenlandais, nous sommes fous des nouvelles technologies, HR

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 6:59 pm

Henriette R. m’invite à diner chez elle face au fjord de Nuuk. Elle me parle de ce livre qui doit paraître bientôt en trois langues, le groenlandais, le danois et l’anglais, recherche traitant des usages des nouvelles technologies par les jeunes groenlandais. Elle me lit et me traduit la préface qu’elle a écrite pour cet ouvrage :

Nous, les groenlandais, nous sommes fous des nouvelles technologies. J’ai grandi avec ce souvenir que tous les foyers possédaient les derniers postes de radio et les derniers “gramophones”. Nous faisions chaque fois l’acquisition du nouvel équipement. De même, lorsque les films sont passés au format vidéo, betamax, vhs et plus tard encore tous les foyers se sont équipés de chaines stéréo. De ceci d’ailleurs, une importante production musicale est née. Puis, nous avons été très attirés par les appareils photos numériques, mais c’est seulement avec la téléphonie mobile que cette pratique s’est offerte à chacun. Et lorsque nous avons eu ces ordinateurs, nous nous sommes ouverts vers le monde extérieur. Grâce à ces nouvelles technologies, la communauté mondiale est entrée dans notre salon. Ce livre propose un point de vue singulier, les jeunes groenlandais nous transmettent de quelle manière ils utilisent les nouveaux médias. Ce que les jeunes perçoivent, c’est à présent possible de l’exprimer au monde extérieur.
Je ne peux pas oublier cette femme, psychanalyste et enseignante, et son opinion sur les valeurs des jeunes. Les jeunes doivent être respectés pour leur vie ici et maintenant et non seulement considérés comme de futurs adultes et contribuables au demeurant. Ils ont valeur d’êtres humains aujourd’hui, et nous, les adultes, nous devons les aider à se respecter ainsi.
Je pense que ce livre manifeste le regard de cette femme, les jeunes qui viennent de différents endroits du Groenland ont leurs savoirs et leurs vies propres. Leurs témoignages y sont rassemblés. Les enseignants, auteurs de ce livre, ont mené une recherche avec ces jeunes. Nous sommes une part du monde moderne, dotés d’une vieille culture et d’une vieille langue, nous avons un savoir ancestral. Ainsi et avec nous, inuits, l’on peut observer que les cultures ont le pouvoir de changer si rapidement. Elles évoluent, toujours en marche, avec nous, partageant une culture moderne et ancestrale à la fois. Les regards des jeunes, leurs photographies et leurs écrits présents dans ce livre, sont notre colonne vertébrale. Leurs vues aspirent à des débats plus profonds pour notre pays que les débats actuels et leur donnent une nouvelle voie. C’est un livre qui doit être dans nos salons. H.R.

cyber1.jpg

cyber2.jpg
Café Barista, 1er étage, Nuuk

Henriette R. et KNR

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 6:55 pm

Je déjeune avec Henriette R. au restaurant de KNR.
Puis, elle me demande de revenir dans l’après-midi pour l’enregistrement de l’émission qu’elle souhaite réaliser avec les français résidents à Nuuk sur ce sujet du 14 juillet, fête nationale française. La fête nationale groenlandaise est le 21 juin, jour du solstice d’été.

knr3.jpg
Henriette Rasmussen, KNR
knr1.jpg knr2.jpg
Les studios TV de KNR

juillet 10, 2011

Je sais pourquoi je suis là

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 3:09 pm

De ma fenêtre, à Qaava 4-15, je regarde les deux antennes satellites du Data Center de Nuuk.

antenneqaava.jpg

juillet 9, 2011

Submarine cable, technology

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 9:06 pm

Greenland Connect is a submarine communications cable system that connects Canada, Greenland, and Iceland. The cable contains two fibre pairs specified for 128*10 Gbit/s wavelength each. Initial lit capacity is 1*10 Gbit/s for each fibre pair. Two additional 10 Gbit/s Wavelength are scheduled for installation in the summer of 2010. The cable has cable landing points at :
. Milton, Trinity Bay, Newfoundland and Labrador, Canada
. Nuuk, Greenland
. Qaqortoq, Greenland
. Landeyjarsandur, South Iceland
The cable system is a repeated system with repeaters being power fed from all landing stations. To the extent possible the Cable is buried down to water depths in excess of 1.500 meters.
The landing stations are build to local standards with the highest possible protection against unauthorized entry, fire etc. Power supply is from the public grid with backup provided by batteries and diesel generators.
The cable contains two fibre pairs specified for 96*10 Gbps wavelength each. Initial lit capacity is 1*10 Gbps for each fibre pair. In Qaqortoq, south Greenland, one fibre pair is landed through a branching unit in order to maintain uninterrupted service on the other pair in case of a cable failure at the landing.
The cable landing sites and route is Milton, NL, Canada – Nuuk, Greenland – Qaqortoq, Greenland – Landeyjar, Iceland.
Selection of landing points has been chosen with access to major hubs in the worldwide communication networks of major carriers. From the landing points agreements with backhaul providers has been made to bring the telecommunication traffic to Halifax, NS and London, UK, from where traffic can be exchanged with other carriers or carried on to e.g. New York or Central Europe.
http://www.telepost.gl/en-US/GreenlandConnect/Soekablet/Sider/Forside.aspx

cartegc.jpg

juillet 8, 2011

The Data Center

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 10:01 pm

Aujourd’hui, j’ai regardé le Data Center de l’image prise du ciel. Je m’en suis approchée.

(…)
Quelques pistes pour la proposition du projet pour Jean-Francois :

Si nous devions écrire l’expérience de fabrication d’un spectacle de Peyret, ses comédiens et ses complices, nous serions bien en peine d’en retracer la gestation. Nous chercherions dans nos mémoires vives ou non encore mortes d’ou ces rêveries ont été activées pour le meilleur et pour le pire. Nous douterions de chacun de nos souvenirs au sujet de chacune de ces dérives annoncées. D’ou vient cette scène de la petite goutte ? d’ou est apparu la femme à la tête flanquée dans le choux-fleur ? qu’est-ce à dire ou à percevoir d’une scène d’amour inspirée de nos neurones miroirs ? d’ou le ver (de terre) s’octroie un tel rôle ?
Quelle est donc la nature de cette folie créatrice qui s’empare des comédiens de Peyret ?
Comédiens, ou plus justement acteurs d’une pensée livrée on ne sait comment, par magie ou par alchimie des rencontres. Rencontre avec les partitions de Peyret - une espèce en voie de disparition : des textes, des actualités, des témoignages, des faits divers et des notes - partitions composées de mille et une page et s’incrémentant chaque jour ouvré d’une nouvelle version. Rencontre avec les chercheurs et penseurs, témoins d’un seul et unique soir ou bien complices vertébrés de cette longue épopée des répétitions. Rencontre et plus si affinités avec les uns qui scénographient l’espace et le temps de cette pensée, avec les autres qui en déjouent les corps et les visages. Avec ceux qui en modélisent la note ou la voix. Rencontre enfin avec la technologie, ces temps de latence, ces temps d’attente de la technicité, ces tests incessants. De cette technologie qui inverse l’exercice du comédien et qui, avec grâce, nous embarque ailleurs, sans même que nous nous en doutions.
Comment écrire l’exercice de fabrication d’un spectacle de Peyret sans réduire l’archive à l’expérience de la mémoire, tant subjective, ou bien à un retour à l’origine, si archaïque ?
Certes, il persistera, par extrême bonheur et contre toute démarche préconçue, l’expérience du spectateur venu par hasard se réchauffer dans une salle de théâtre après les fêtes de la Toussaint et non loin d’ailleurs du cimetière du Père Lachaise.
La drosophile
Du choix de la bestiole, nous nous attacherons à la drosophile (du grec drosos : la rosée et philos : qui aime). Animal non politique, insecte dénommé « mouche du vinaigre », considéré comme domestique, et comportant plus de 400 espèces. Elle, la drosophile, doit sa célébrité à sa facilité d’élevage qui en fait une espèce modèle dans la recherche en génétique (dixit notre encyclopédie libre et partagée que nous pouvons améliorer). Et ailleurs, nous lisons que la drosophile se reconnaît à son corps brun, d’un à deux millimètres, et à ses antennes paraissant pectinées, aux soies fourchues.
Le tour est joué, nous avons déjà notre bestiole, attachante et néanmoins célèbre, soufflée par Peyret et ses acolytes en toute première discussion in situ au Collège de France ce soir du dimanche 26 juin 2011. Génome oblige, celui de la drosophile la plus connue, Drosophila Melanogaster, est aujourd’hui entièrement séquencé et annoté. Il a une taille d’environ 180 mégabases, distribuées sur 4 paires de chromosomes. Il code environ 15000 gènes.
La drosophile et son espace autre
Alors donc cette bestiole, la drosophile, et son cimetière du Père L., il s’agit à présent de leur trouver un espace autre, utopique ou hétérotopique. Pour le plaisir de plagier Deleuze, « juxtaposons en un seul lieu réel plusieurs espaces, plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles. C’est ainsi que le théâtre fait succéder sur le rectangle de la scène toute une série de lieux qui sont étrangers les uns aux autres ; c’est ainsi que le cinéma est une très curieuse salle rectangulaire, au fond de laquelle, sur un écran à deux dimensions, on voit se projeter un espace à trois dimensions ; mais peut-être est-ce que l’exemple le plus ancien de ces hétérotopies, en forme d’emplacements contradictoires, l’exemple le plus ancien, c’est peut-être le jardin ». Ajoutons à la scène du théâtre et à celle du cinéma, celle des mondes virtuels : c’est ainsi que les mondes virtuels se font se succéder curieusement une série d’écrans étrangers les uns aux autres, salles contradictoires et incompatibles.
Nous restituerons donc l’exercice de la fabrication du spectacle de Peyret in vitro sur l’espace utopique et hétérotopique d’un monde virtuel, celui-ci sera habité par la classe des insectes de l’ordre des Diptera, du sous-ordre des Brachycera, de l’infra-ordre des Muscomorpha et de la famille et sous-famille des Drosophilinae. Dans cet espace autre, nous modéliserons en premier lieu un cimetière. Non loin, nous y déposerons un tapis, à défaut d’un jardin, le tapis étant à l’origine, une reproduction de jardin, hétérotopie oblige. Nous laisserons de coté les maisons de retraite et closes évoquées par Deleuze.
Ce qu’il serait assez plaisant également, c’est de pouvoir reproduire ce hangar conditionné, ce temple des archives de l’abbaye de l’Imec dans cet espace autre. Il y aurait une mouette qui survolerait l’abbaye.
Il s’agirait aussi de copier-coller les lieux-dits des mondes virtuels, à savoir ces magasins, emplis de costumes, d’accessoires, de shape (corps) et skin (peau) en tout genre.
Il nous faudrait de plus un petit théâtre, ce serait la moindre des choses.
La drosophile, son espace autre et la girafe de Félix
Dans son texte, « Le cinéma, la grand-mère et la girafe », Félix Guattari donne à voir la folie ou l’image de la folie (cinématographique) et évoque la mort du cinéma ainsi : C’est comme si tu t’amenais avec une girafe dans un parking. Disons qu’il nous manque la girafe dans notre espace autre, c’est-à-dire le comédien, l’acteur de l’image sans image. Car il n’y aura pas d’image dans In vitro. Alors donc, l’acteur et sa girafe y seront présents. De quelle sorte ? S’y reconnaitront-ils d’ailleurs ?

Il nous faut un parking pour la girafe de Félix, c’est la moindre des choses.C’est un monde virtuel, une ile, composée d’un cimetière, d’un tapis représentant un jardin, d’un petit théâtre, d’un hangar aux archives de l’Imec, d’un magasin et d’un parking. Il y coexisterait des drosophiles, des girafes et des acteurs d’In vitro. Un morse (femelle) s’y serait perdue peut-être, aboyant son petit. Une mouette s’y serait égarée. Dans cet espace autre, nous pourrions avoir accès, d’une manière ou d’une autre, aux enregistrements des répétitions, aux confidences des uns et des autres, aux partitions… et bien entendu à l’article 16-4 du code civil et ses alinéas. Sans oublier une paroi mobile de 7,50m sur 3,20 m.
(…)

datacenter2.jpgdatacenter4.jpgdatacenter5.jpg
Data Center de Nuuk et ses antennes satellites ?

juillet 7, 2011

Appointment

Enregistré dans : Groenland mon amour — agnes @ 11:57 pm

Je pleure en sortant du NaturInstitut, route Sioqqinneeq.
La personne qui me reçoit et dont je connais le visage et le programme de recherche par cœur m’explique élégamment que, sans appointment, je ne peux pas entrer dans leur Institut. Il me dit simplement se souvenir de mon mail auquel il n’a pas répondu.

naturinstitut2.jpg

« Page précédentePage suivante »

Propulsé par WordPress