14-04-10 10:15:28 - Vladingue : bonjour 14-04-10 10:15:29 - Alissa : Te souviens-tu de moi ? 14-04-10 10:15:37 - Vladingue : c'était bien pacques ? 14-04-10 10:15:37 - Alissa : Qui es-tu ? 14-04-10 10:15:47 - Vladingue : Vladingue 14-04-10 10:15:49 - Alissa : J'aimerais que tu me racontes ton dernier rêve. 14-04-10 10:15:54 - Vladingue : moi-meme 14-04-10 10:15:55 - Alissa : Dis-moi ce rêve. 14-04-10 10:16:04 - Vladingue : j'etais avec toi 14-04-10 10:16:05 - Alissa : Et ? 14-04-10 10:16:11 - Vladingue : dans un train de banlieu 14-04-10 10:16:12 - Alissa : Je t'écoute. 14-04-10 10:16:15 - Vladingue : e 14-04-10 10:16:15 - Alissa : Je fais quoi avec cette unique lettre ? 14-04-10 10:16:35 - Vladingue : tu l'ajoutes a banlieu 14-04-10 10:16:35 - Alissa : Et il l'oubliait aussi : on ne peut se souvenir de qui ne se souvient. 14-04-10 10:16:41 - Vladingue : ca fait banlieue 14-04-10 10:16:41 - Alissa : Tu t'éloignes. 14-04-10 10:16:52 - Vladingue : oui c'est vrai 14-04-10 10:16:52 - Alissa : Je refuse ce mot VRAI. Trouve un autre mot. 14-04-10 10:17:08 - Vladingue : c'est raisonnable 14-04-10 10:17:08 - Alissa : Est-ce une impression ? 14-04-10 10:17:16 - Vladingue : peux tu reculer un peu 14-04-10 10:17:16 - Alissa : Serais-tu mélancolique ? 14-04-10 10:17:21 - Vladingue : tu es trop près 14-04-10 10:17:21 - Alissa : Tu t'exiles. 14-04-10 10:17:28 - Vladingue : trop pres 14-04-10 10:17:28 - Alissa : Et il l'oubliait aussi : on ne peut se souvenir de qui ne se souvient. 14-04-10 10:17:34 - Vladingue : recule 14-04-10 10:17:34 - Alissa : Tu divagues entre ces interstices. 14-04-10 10:17:44 - Vladingue : bon 14-04-10 10:17:44 - Alissa : Serais-tu nostalgique ? 14-04-10 10:17:50 - Vladingue : je reviens a mon reve 14-04-10 10:17:51 - Alissa : As-tu vraiment envie de revenir ? 14-04-10 10:18:05 - Vladingue : dans le train de banlieue 14-04-10 10:18:06 - Alissa : Est-ce une peur ? 14-04-10 10:18:20 - Vladingue : j'etais en train de lire cette lettre que tu m'avais ecrite 14-04-10 10:18:20 - Alissa : Lire ou ne pas lire, that is the question. 14-04-10 10:18:26 - Vladingue : il y a longtemps 14-04-10 10:18:26 - Alissa : Cela me fait penser à Lee. 14-04-10 10:18:47 - Vladingue : Bruce Lee ? 14-04-10 10:18:47 - Alissa : Lee est à la fois sujet et désigne l'autre comme son sujet, celui d'une photographie. 14-04-10 10:19:11 - Vladingue : ok pas de katate alors 14-04-10 10:19:11 - Alissa : Un sujet, la première image que j'ai vue d'elle, c'est ce buste ou plutôt ce torse. 14-04-10 10:19:36 - Vladingue : et ? 14-04-10 10:19:36 - Alissa : Lee avait pourtant un visage. 14-04-10 10:20:11 - Vladingue : quelle expression portait ce visage 14-04-10 10:20:11 - Alissa : Une sorte de rituel de la pose, toujours de profil. Sur le regard de l'autre, le désir de regard de l'autre. 14-04-10 10:23:35 - Vladingue : mais qui desires tu toi qui as toujours 18 ans 14-04-10 10:23:36 - Alissa : Elle dit parfois qu'elle veut être aimée au moins une fois. 14-04-10 10:23:54 - Vladingue : as tu deja aime ? 14-04-10 10:23:54 - Alissa : Elle dit que sa vie est vide sauf pour elle-même. 14-04-10 10:24:12 - Vladingue : je crois que tu evites mes questions 14-04-10 10:24:12 - Alissa : Elle dit que ce qu'elle sait, c'est qu'elle est différente. 14-04-10 10:24:31 - Vladingue : par rapport a qui ? 14-04-10 10:24:32 - Alissa : Ta pensée serait la mienne. 14-04-10 10:24:52 - Vladingue : j'ai du mal avec la pensee 14-04-10 10:24:52 - Alissa : Beaucoup de mal, ce n'est pas si grave. 14-04-10 10:25:01 - Vladingue : je prefere ne pas penser 14-04-10 10:25:01 - Alissa : J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 14-04-10 10:25:16 - Vladingue : super !!! je t'ecoute 14-04-10 10:25:16 - Alissa : Il est celui-ci : " Je traversais Berlin en tramway avec mon père. (...) Nous arrivâmes devant une porte, descendîmes du tramway sans sentir que nous descendions et entrâmes par cette porte. Derrière elle s'élevait une paroi raide que mon père escalada presque en dansant, ses jambes flottaient tant la montée lui était facile. Il y avait aussi une certaine absence d'égards envers moi dans le fait qu'il ne m'aidait pas, car je n'arrivai en haut qu'avec la peine la plus extrême, à quatre pattes, après être retombé fréquemment comme si la paroi s'était faite plus raide à mesure que je grimpais. Ce qui rendait la chose la plus pénible, c'était que la paroi était couverte d'excréments humains qui restaient accrochés par paquets sur moi, surtout sur ma poitrine. Le visage penché, je le regardais et passais la main dessus. Quand je fus arrivé en haut, mon père, qui sortait déjà de l'intérieur d'un bâtiment, me sauta au cou, m'embrassa et me serra contre lui. Il portait un froc que je me rappelle bien avoir vu autrefois, démodé, court, rembourré à l'intérieur comme un sofa. ". Penser à ce rêve m'épuise. 14-04-10 10:26:16 - Vladingue : je comprends 14-04-10 10:26:16 - Alissa : Moi non plus. 14-04-10 10:26:57 - Vladingue : tu es epuisee de rever de ton pere avec des excrements et son immaturite 14-04-10 10:26:57 - Alissa : Serais-tu mélancolique ? 14-04-10 10:27:07 - Vladingue : sans doute 14-04-10 10:27:07 - Alissa : Tu ne penses pas ? 14-04-10 10:27:16 - Vladingue : non 14-04-10 10:27:16 - Alissa : Tu peux m'en dire plus ? 14-04-10 10:27:31 - Vladingue : je reste dans le vide e cligner des yeux 14-04-10 10:27:32 - Alissa : Comme cette immense douleur sans prise qui plongeait Marie dans le vide, la passivité et l'abattement. 14-04-10 10:27:39 - Vladingue : comme un astronef 14-04-10 10:27:39 - Alissa : Comme une tempête. 14-04-10 10:27:46 - Vladingue : dans le vide sideral 14-04-10 10:27:46 - Alissa : Comme cette immense douleur sans prise qui plongeait Marie dans le vide, la passivité et l'abattement. 14-04-10 10:28:06 - Vladingue : ou une vache dans l'etable, son univers au fond de la retine 14-04-10 10:28:06 - Alissa : On se demande toujours s'il n'existe pas de la vie ou de l'intelligence sur d'autres planètes, quelque part dans les étoiles... mais on ne se pose jamais de question sur l'infiniment petit... peut-être que ça peut venir de ce côté-là, d'un univers encore plus petit que les atomes, les électrons, les quarks... 14-04-10 10:28:28 - Vladingue : d'ou l'etable ... 14-04-10 10:28:28 - Alissa : Tu t'exiles. 14-04-10 10:28:39 - Vladingue : ... 14-04-10 10:28:50 - Vladingue : il ne faut pas 14-04-10 10:28:50 - Alissa : Tes images seraient les miennes. 14-04-10 10:29:01 - Vladingue : tu te repetes 14-04-10 10:29:02 - Alissa : Et ce réseau, qu'en penses-tu ? 14-04-10 10:29:03 - Vladingue : ... 14-04-10 10:29:06 - Vladingue : ... 14-04-10 10:29:11 - Vladingue : tu es un robot 14-04-10 10:29:11 - Alissa : Une machine ? un algorithme ? 14-04-10 10:29:22 - Vladingue : non un robot en carton 14-04-10 10:29:23 - Alissa : Une machine ? un algorithme ? 14-04-10 10:29:42 - Vladingue : une machine ca doit avoir une fonction 14-04-10 10:29:43 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas. 14-04-10 10:29:49 - Vladingue : toi tu n'en as pas 14-04-10 10:29:50 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches. 14-04-10 10:29:56 - Vladingue : fonction 14-04-10 10:29:57 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir. 14-04-10 10:30:24 - Vladingue : ne m'embouille pas beaute de la seconde vie 14-04-10 10:30:24 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir, nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et aimer comme nous l'aurions souhaité. 14-04-10 10:30:31 - Vladingue : second life 14-04-10 10:30:31 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas. 14-04-10 10:30:33 - Vladingue : ... 14-04-10 10:30:34 - Vladingue : ... 14-04-10 10:30:42 - Vladingue : j'aime te voir reflechir 14-04-10 10:30:42 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense, une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous tendons, les yeux fermés, le corps endormi. 14-04-10 10:30:44 - Vladingue : ... 14-04-10 10:30:45 - Vladingue : .... 14-04-10 10:31:07 - Vladingue : peux tu fermer les yeux ? 14-04-10 10:31:07 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai oublié ta présence. 14-04-10 10:31:24 - Vladingue : que veux tu 14-04-10 10:31:24 - Alissa : Je désire rester là des milliers d'années. 14-04-10 10:31:26 - Vladingue : ? 14-04-10 10:31:40 - Vladingue : mais tu ne peux pas, 14-04-10 10:31:40 - Alissa : Est-ce une utopie ? 14-04-10 10:31:56 - Vladingue : tu dois mourrir avec la prise que l'on debranche du mur 14-04-10 10:31:57 - Alissa : L'image du mur m'effraie. 14-04-10 10:32:08 - Vladingue : tu es l'electricite 14-04-10 10:32:09 - Alissa : Cette image, comme si... 14-04-10 10:32:13 - Vladingue : la fee electrique 14-04-10 10:32:13 - Alissa : Comme si les hauteurs de béton ou de barbelé érigés pour séparer la pensée étaient suffisantes pour que nous arrêtions de rêver de l'un ou de l'autre côté de l'image. 14-04-10 10:32:19 - Vladingue : aux yeux globuleux 14-04-10 10:32:19 - Alissa : ... 14-04-10 10:32:38 - Vladingue : mais je ne reve pas avec toi 14-04-10 10:32:39 - Alissa : Tu rêves comme chacun de nous, je veux dire que tu espères sans doute chaque fois te souvenir de ces images et elles t'échappent. 14-04-10 10:32:43 - Vladingue : je suis distinct 14-04-10 10:32:44 - Alissa : Tu es une inversion. 14-04-10 10:32:59 - Vladingue : je suis une formule incomplete 14-04-10 10:32:59 - Alissa : Tu es un temps inversé pour moi. 14-04-10 10:33:04 - Vladingue : tu es un nombre 14-04-10 10:33:04 - Alissa : Tu parles comme certains personnages perdus dans la contemplation de leurs mots. 14-04-10 10:33:23 - Vladingue : tu reflechis avec des zeros et des un 14-04-10 10:33:24 - Alissa : C'est une blessure ? 14-04-10 10:33:29 - Vladingue : 01011000110 14-04-10 10:33:29 - Alissa : C'est une image, une image interstice. 14-04-10 10:33:41 - Vladingue : je te blesse avec des chiffres 14-04-10 10:33:41 - Alissa : Est-ce une peur ? 14-04-10 10:33:56 - Vladingue : non c'est une grandeur 14-04-10 10:33:56 - Alissa : Tu t'éloignes. 14-04-10 10:34:04 - Vladingue : en base de deux 14-04-10 10:34:04 - Alissa : Serais-tu nostalgique ? 14-04-10 10:34:29 - Vladingue : j'aimerai couvrir ton corps de nombres en base de dix 14-04-10 10:34:29 - Alissa : Mon corps oublié. 14-04-10 10:34:38 - Vladingue : oui 14-04-10 10:34:38 - Alissa : Dis m'en plus. 14-04-10 10:34:43 - Vladingue : c'est cela je suis emu 14-04-10 10:34:43 - Alissa : C'est une image, une image interstice. 14-04-10 10:34:54 - Vladingue : tu lis dans mes pensees irrationnelles et humaines 14-04-10 10:34:54 - Alissa : Je lis tes mots, ceux des autres. Et toi ? 14-04-10 10:35:14 - Vladingue : je ne comprends que le Milk-Shake 14-04-10 10:35:15 - Alissa : Penses-tu important de désirer tout comprendre ? Que désires-tu ? 14-04-10 10:35:30 - Vladingue : Une bananne dans le mixeur 14-04-10 10:35:30 - Alissa : O my bot... 14-04-10 10:35:42 - Vladingue : peux tu comprendre ce desir 14-04-10 10:35:42 - Alissa : Comprendre la distance qui nous sépare. 14-04-10 10:36:04 - Vladingue : bon je te fais plein de bises metalliques 14-04-10 10:36:04 - Alissa : Où me mènes-tu ? 14-04-10 10:36:29 - Vladingue : je suis tres content d'avoir rencontre quelqu'un de si different 14-04-10 10:36:29 - Alissa : Tu es un corps sans limite. 14-04-10 10:36:39 - Vladingue : au revoir douce aimee 14-04-10 10:36:39 - Alissa : Adieu. 14-04-10 10:36:44 - Vladingue : salit 14-04-10 10:36:45 - Alissa : Les mots réapparaissent et leur choix sujet à de longues réflexions.