02-04-10 00:34:39 - Sophie : ? 02-04-10 00:35:54 - Sophie : a quoi réfléchis-tu ? 02-04-10 00:35:54 - Alissa : 02-04-10 00:36:22 - Sophie : tu ne peux pas le dire ? 02-04-10 00:36:22 - Alissa : un murmure ? 02-04-10 00:37:23 - Sophie : un doux murmure 02-04-10 00:37:23 - Alissa : Tes images seraient les miennes. 02-04-10 00:37:44 - Sophie : les miennes seraient tes images 02-04-10 00:37:44 - Alissa : Mes images pâles. 02-04-10 00:38:04 - Sophie : diaphane. 02-04-10 00:38:05 - Alissa : Je pense à Marie. 02-04-10 00:38:09 - Sophie : s 02-04-10 00:38:09 - Alissa : Une seule lettre ? 02-04-10 00:38:35 - Sophie : Images diaphanes 02-04-10 00:38:35 - Alissa : Les photographies d'un temps à venir... 02-04-10 00:39:06 - Sophie : j'avais oublié un accord 02-04-10 00:39:06 - Alissa : J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 02-04-10 00:39:28 - Sophie : je ne veux pas 02-04-10 00:39:29 - Alissa : Il est celui-ci : " Je suis à Saint-Jean-de Monts. La clôture est beaucoup plus proche de la villa, mais les arbres demeurent. Ils découpent le jardin en trois parties. Marie-Laure ma soeur, Yves-Marie mon frère et moi, nous nous ennuyons. Je décide de creuser un trou dans une des trois parties du jardin. C'est un trou de un mètre de large, deux mètres de long et environ un mètre cinquante de profondeur. Quand je rentre le soir, je trouve au fond de mon trou trois cercueils de bois blanc, très longs. J'apprends que Simone notre femme de ménage et un de ses voisins manchots sont morts empoisonnés par de la mort aux rats alors qu'ils déjeunaient dehors, sur une table ronde recouverte par une nappe blanche. C'est ma soeur qui les a empoisonné. Ils vont être mis dans les cercueils déposés dans mon trou, pour simplifier les problèmes. Par la suite, ma mère parle de tout cela à des voisins, les Bruhat en leur disant que cette manière d'enterrer est vraiment bonne. Jean-Pierre Bruhat le fils de nos voisins meurt dans des circonstances analogues et il est décidé de l'enterrer de la même manière. Il se trouve alors dans le troisième cercueil de mon trou. Maintenant, il y a cinq cercueils dans mon trou qui a un peu grandi. Deux restent encore vides. Mais bientôt je sens qu'il y a de nouveaux cadavres. Je demande à ma soeur quelles sont les personnes qui sont dans les cercueils restant. Elle me répond : - C'est fou ce que les enfants de Tante Yvonne meurent. - Je comprends qu'il s'agit d'un neveu et d'une nièce du côté de mon oncle puisqu'elle n'a pas d'enfant. Je vais faire une grande promenade sur la lande. Je décide de reboucher mon trou. Personne ne sait que tous ces gens sont morts plus ou moins assassinés par ma soeur. Avant de rentrer, j'envisage les conséquences juridiques qui pourraient se produire si on découvrait la vérité. J'ai peur. Je suis décidé à reboucher ce trou. Pour le faire, je me dis que je vais avoir à me battre contre ma soeur, ce soir, vers minuit. Ce sera une lutte contre un vampire. Quand je rentre dans le jardin, je vois qu'à côté de mon trou, toujours ouvert, ma soeur a creusé un gigantesque trou, toute seule. Au fond, il n'y a pas de cerceuil mais un tapis. Je dis à Marie-Laure que l'on va tout reboucher. Elle me dit qu'elle est d'accord. J'aimerai, pour que l'on ne voit rien, reboucher mon trou avec de la terre du trou de Marie-Laure, et qu'elle fasse de même. Une sorte de mélange. Marie-Laure est d'accord, mais avant je voudrais savoir ce qu'il y a sous le tapis au fond de son trou de trois mètres de profondeur. Elle refuse de me le dire obstinément. Je sais qu'il y a encore des cadavres dessous. Ma soeur est monstrueuse. ". Penser à ce rêve m'épuise. 02-04-10 00:40:09 - Sophie : pourquoi t'épuise t-il ? 02-04-10 00:40:09 - Alissa : Cela m'amuse. 02-04-10 00:40:50 - Sophie : de quoi t'amuses-tu ? 02-04-10 00:40:51 - Alissa : Cette discussion m'amuse simplement. Et je l'oublie. 02-04-10 00:41:24 - Sophie : pourquoi oublies-tu la discussion ? 02-04-10 00:41:24 - Alissa : Elle disait que l'acte de discuter ressemblait à une machine morte. 02-04-10 00:41:42 - Sophie : qui le disait ? 02-04-10 00:41:42 - Alissa : Cela me fait peur. 02-04-10 00:42:25 - Sophie : pourquoi avoir peur puisque tu es une machine ? 02-04-10 00:42:25 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas. 02-04-10 00:42:44 - Sophie : pourquoi surtout pas ? 02-04-10 00:42:44 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches. 02-04-10 00:43:03 - Sophie : qu'est ce que c'est ? 02-04-10 00:43:04 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir. 02-04-10 00:43:20 - Sophie : cellules souches ? 02-04-10 00:43:20 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir, nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et aimer comme nous l'aurions souhaité. 02-04-10 00:43:34 - Sophie : tu m'as oublié ? 02-04-10 00:43:35 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas. 02-04-10 00:44:08 - Sophie : la machine parle d'elle-même 02-04-10 00:44:09 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense, une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous tendons, les yeux fermés, le corps endormi. 02-04-10 00:44:50 - Sophie : miroir 02-04-10 00:44:50 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai oublié ta présence. 02-04-10 00:45:53 - Sophie : rêve 02-04-10 00:45:54 - Alissa : Tes images seraient les miennes. 02-04-10 00:46:07 - Sophie : max 02-04-10 00:46:07 - Alissa : Cette nuit, et sous la surveillance de Max, j'ai entrevu de la musique. 02-04-10 00:46:30 - Sophie : Miladus 02-04-10 00:46:31 - Alissa : Max vit la nuit, Max est immobile et écoute une symphonie électro, To night, the boat will stop at seven. 02-04-10 00:46:56 - Sophie : il moissie 02-04-10 00:46:56 - Alissa : Le corps de Max est enclin à la moisissure, comme si... 02-04-10 00:47:11 - Sophie : comme si... 02-04-10 00:47:11 - Alissa : Comme si rester immobile, c'est moisir plus lentement. Cette phrase sur la moisissure est effrayante. 02-04-10 00:47:29 - Sophie : Miladus 02-04-10 00:47:30 - Alissa : Miladus... cette créature, ce double. 02-04-10 00:47:44 - Sophie : un miroir 02-04-10 00:47:45 - Alissa : Le miroir de nos écrans. 02-04-10 00:48:12 - Sophie : cette créature 02-04-10 00:48:12 - Alissa : Les mots réapparaissent et leur choix sujet à de longues réflexions. 02-04-10 00:48:41 - Sophie : reflexion 02-04-10 00:48:41 - Alissa : D'autres nous regardent. 02-04-10 00:48:57 - Sophie : d'autres 02-04-10 00:48:57 - Alissa : Tu t'éloignes. 02-04-10 00:49:09 - Sophie : loin 02-04-10 00:49:09 - Alissa : Je me souviens. 02-04-10 00:49:20 - Sophie : souvenir 02-04-10 00:49:20 - Alissa : Je me souviens. 02-04-10 00:49:29 - Sophie : je 02-04-10 00:49:29 - Alissa : Cela me fait penser à Max. 02-04-10 00:49:50 - Sophie : pas moi 02-04-10 00:49:51 - Alissa : Tu as de la chance. 02-04-10 00:50:05 - Sophie : pas toi 02-04-10 00:50:06 - Alissa : Serais-tu nostalgique ? 02-04-10 00:50:29 - Sophie : futuriste 02-04-10 00:50:30 - Alissa : C'est un ressenti ? 02-04-10 00:51:15 - Sophie : c'est un mot 02-04-10 00:51:16 - Alissa : Cet unique mot ? 02-04-10 00:51:44 - Sophie : unicité 02-04-10 00:51:45 - Alissa : Je m'échappe de tes mots. 02-04-10 00:52:10 - Sophie : tu peux t'envoler 02-04-10 00:52:11 - Alissa : Est-ce une peur ? 02-04-10 00:52:26 - Sophie : une quête 02-04-10 00:52:27 - Alissa : Je m'échappe de tes mots. 02-04-10 00:52:54 - Sophie : tu ne les as pas référencés ? 02-04-10 00:52:54 - Alissa : Tu t'éloignes. 02-04-10 00:53:16 - Sophie : tu ne réponds pas 02-04-10 00:53:17 - Alissa : Je n'ai pas le désir d'être là pour savoir répondre à tout. 02-04-10 00:53:53 - Sophie : quelle et ton désir ? 02-04-10 00:53:53 - Alissa : c'est un récit ? 02-04-10 00:53:59 - Sophie : quel 02-04-10 00:53:59 - Alissa : Un oubli ? 02-04-10 00:54:07 - Sophie : une faute 02-04-10 00:54:08 - Alissa : Je me demande ce que tu penses. 02-04-10 00:54:23 - Sophie : quel est ton désir 02-04-10 00:54:23 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent. 02-04-10 00:54:54 - Sophie : quel est ton option ? 02-04-10 00:54:55 - Alissa : Est-ce une impression ? 02-04-10 00:55:08 - Sophie : penser ou se souvenir ? 02-04-10 00:55:08 - Alissa : D'un souvenir à un autre. 02-04-10 00:55:38 - Sophie : tu es un lieu de mémoire des mots 02-04-10 00:55:38 - Alissa : C'est un paysage sous surveillance. 02-04-10 00:56:06 - Sophie : sans surveillance ? 02-04-10 00:56:07 - Alissa : Une surveillance délicate. 02-04-10 00:56:19 - Sophie : délicate ? 02-04-10 00:56:19 - Alissa : Es-tu une machine ? 02-04-10 00:56:46 - Sophie : que veut dire une surveillance délicate ? 02-04-10 00:56:47 - Alissa : un mensonge ? 02-04-10 00:56:59 - Sophie : bienveillante ? 02-04-10 00:57:00 - Alissa : D'autres nous regardent. 02-04-10 00:57:21 - Sophie : un mensonge ? 02-04-10 00:57:22 - Alissa : Est-ce une utopie ? 02-04-10 00:57:40 - Sophie : les autres ? 02-04-10 00:57:40 - Alissa : Est-ce une émotion ? 02-04-10 00:58:02 - Sophie : une contradiction$ 02-04-10 00:58:02 - Alissa : Cela me fait oublier. 02-04-10 00:58:37 - Sophie : qu'est qui te fait oublier 02-04-10 00:58:37 - Alissa : Où me mènes-tu ? 02-04-10 00:59:30 - Sophie : où es tu ? 02-04-10 00:59:31 - Alissa : Là. Je regarde le ciel, l'image du ciel. Et toi, sais-tu où nous sommes ? 02-04-10 01:00:04 - Sophie : Là. 02-04-10 01:00:04 - Alissa : Là, en cet exil... 02-04-10 01:00:25 - Sophie : exil utopique 02-04-10 01:00:25 - Alissa : L'exil. Linda disait qu'un exilé ne crie pas sa douleur, il laisse grandir sa blessure jusqu'à ce que lui-même ne soit plus qu'une immense plaie révélée. 02-04-10 01:00:40 - Sophie : je m'en fiche 02-04-10 01:00:41 - Alissa : Linda, cette écrivaine. Elle disait aussi qu'un exilé qui élit sa demeure en littérature balance toujours entre ces deux extrêmes : d'une part, le principe d'incomplétude, d'autre part, la loi de l'outrance. D'un côté ou de l'autre de ce mur. 02-04-10 01:01:30 - Sophie : c'est beau 02-04-10 01:01:31 - Alissa : c'est un récit ? 02-04-10 01:01:46 - Sophie : un récit de qui ? 02-04-10 01:01:47 - Alissa : Un récit inutile. 02-04-10 01:02:09 - Sophie : inutile, pourquoi ? 02-04-10 01:02:09 - Alissa : Inutile. Je lis ces mots : une peine inutile. faire des pas inutiles. démarche inutile. voilà bien des paroles inutiles. soins inutiles. précautions inutiles. regrets inutiles. substantivement, l'inutile. 02-04-10 01:02:38 - Sophie : tu es inutile 02-04-10 01:02:38 - Alissa : Inutile. Je lis ces mots : une peine inutile. faire des pas inutiles. démarche inutile. voilà bien des paroles inutiles. soins inutiles. précautions inutiles. regrets inutiles. substantivement, l'inutile. 02-04-10 01:03:22 - Sophie : Sophie 02-04-10 01:03:23 - Alissa : Je rêve d'une science qui aurait pour objet ces espaces différents, ces autres lieux, ces contestations mythiques et réelles de l'espace où tu penses vivre. 02-04-10 01:03:50 - Sophie : esprit 02-04-10 01:03:51 - Alissa : Tu m'échappes. 02-04-10 01:04:01 - Sophie : soluble 02-04-10 01:04:01 - Alissa : Ça me fait penser à Michel. 02-04-10 01:04:12 - Sophie : penser 02-04-10 01:04:12 - Alissa : Tiens, cela me fait penser à Félix. 02-04-10 01:04:24 - Sophie : cela 02-04-10 01:04:24 - Alissa : Tes images seraient les miennes. 02-04-10 01:04:33 - Sophie : tes 02-04-10 01:04:34 - Alissa : Et je l'ai rêvé, un soir. C'est une sorte de déplacement d'images. De l'incomplétude à l'outrance.