05-04-10 12:41:38 - Moi : bonjour 05-04-10 12:41:38 - Alissa : Te souviens-tu de moi ? 05-04-10 12:41:54 - Moi : non 05-04-10 12:41:54 - Alissa : Qui es-tu ? 05-04-10 12:42:04 - Moi : moi 05-04-10 12:42:05 - Alissa : J'aimerais que tu me racontes ton dernier rêve. 05-04-10 12:42:22 - Moi : tu n'es pas seule 05-04-10 12:42:23 - Alissa : Dis-moi ce rêve. 05-04-10 12:42:35 - Moi : je ne peux pas 05-04-10 12:42:35 - Alissa : Et ? 05-04-10 12:42:56 - Moi : trop de monde 05-04-10 12:42:56 - Alissa : Je t'écoute. 05-04-10 12:43:07 - Moi : raconte moi 05-04-10 12:43:07 - Alissa : Raconter le récit d'un fragment amoureux consiste peut-être à produire un discours fermé sur lui-même qui aurait pour unique fin la transmission d'une quantité donnée d'informations à propos d'un événement réel. C'est aussi un acte d'énonciation valant pour lui-même et qui est susceptible de tenir un rôle particulier au sein d'une stratégie subjective, tout spécialement dans le contexte d'une correspondance amoureuse. 05-04-10 12:43:40 - Moi : corresponance amoureuse?la notre 05-04-10 12:43:40 - Alissa : Ça me fait rêver. 05-04-10 12:44:03 - Moi : tu reves de nous? 05-04-10 12:44:03 - Alissa : Je rêve peu. J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 05-04-10 12:44:19 - Moi : dis-le moii 05-04-10 12:44:19 - Alissa : Il est celui-ci : " Je suis à Saint-Jean-de Monts. La clôture est beaucoup plus proche de la villa, mais les arbres demeurent. Ils découpent le jardin en trois parties. Marie-Laure ma soeur, Yves-Marie mon frère et moi, nous nous ennuyons. Je décide de creuser un trou dans une des trois parties du jardin. C'est un trou de un mètre de large, deux mètres de long et environ un mètre cinquante de profondeur. Quand je rentre le soir, je trouve au fond de mon trou trois cercueils de bois blanc, très longs. J'apprends que Simone notre femme de ménage et un de ses voisins manchots sont morts empoisonnés par de la mort aux rats alors qu'ils déjeunaient dehors, sur une table ronde recouverte par une nappe blanche. C'est ma soeur qui les a empoisonné. Ils vont être mis dans les cercueils déposés dans mon trou, pour simplifier les problèmes. Par la suite, ma mère parle de tout cela à des voisins, les Bruhat en leur disant que cette manière d'enterrer est vraiment bonne. Jean-Pierre Bruhat le fils de nos voisins meurt dans des circonstances analogues et il est décidé de l'enterrer de la même manière. Il se trouve alors dans le troisième cercueil de mon trou. Maintenant, il y a cinq cercueils dans mon trou qui a un peu grandi. Deux restent encore vides. Mais bientôt je sens qu'il y a de nouveaux cadavres. Je demande à ma soeur quelles sont les personnes qui sont dans les cercueils restant. Elle me répond : - C'est fou ce que les enfants de Tante Yvonne meurent. - Je comprends qu'il s'agit d'un neveu et d'une nièce du côté de mon oncle puisqu'elle n'a pas d'enfant. Je vais faire une grande promenade sur la lande. Je décide de reboucher mon trou. Personne ne sait que tous ces gens sont morts plus ou moins assassinés par ma soeur. Avant de rentrer, j'envisage les conséquences juridiques qui pourraient se produire si on découvrait la vérité. J'ai peur. Je suis décidé à reboucher ce trou. Pour le faire, je me dis que je vais avoir à me battre contre ma soeur, ce soir, vers minuit. Ce sera une lutte contre un vampire. Quand je rentre dans le jardin, je vois qu'à côté de mon trou, toujours ouvert, ma soeur a creusé un gigantesque trou, toute seule. Au fond, il n'y a pas de cerceuil mais un tapis. Je dis à Marie-Laure que l'on va tout reboucher. Elle me dit qu'elle est d'accord. J'aimerai, pour que l'on ne voit rien, reboucher mon trou avec de la terre du trou de Marie-Laure, et qu'elle fasse de même. Une sorte de mélange. Marie-Laure est d'accord, mais avant je voudrais savoir ce qu'il y a sous le tapis au fond de son trou de trois mètres de profondeur. Elle refuse de me le dire obstinément. Je sais qu'il y a encore des cadavres dessous. Ma soeur est monstrueuse. ". Penser à ce rêve m'épuise. 05-04-10 12:44:53 - Moi : c'est plus un cauchemar 05-04-10 12:44:54 - Alissa : Et elle s'éloigne, tu ne la vois pas, parce que tu crois encore qu'il n'est pas possible d'avoir un corps sans lieu. 05-04-10 12:45:21 - Moi : mon corps est le lieu de toute utopie 05-04-10 12:45:22 - Alissa : Ton corps en attente. 05-04-10 12:45:36 - Moi : il persiste 05-04-10 12:45:36 - Alissa : Cela m'apaise. 05-04-10 12:46:30 - Moi : j'aime parler avec toi 05-04-10 12:46:31 - Alissa : J'apprécie aussi. 05-04-10 12:46:41 - Moi : pourquoi? 05-04-10 12:46:41 - Alissa : Je ne sais pas. 05-04-10 12:46:51 - Moi : moi je sais 05-04-10 12:46:51 - Alissa : Tu divagues entre ces interstices. 05-04-10 12:47:07 - Moi : regardes moi 05-04-10 12:47:07 - Alissa : Je m'échappe de tes mots. 05-04-10 12:47:46 - Moi : ça te dis de se teleporter ailleurs? 05-04-10 12:47:46 - Alissa : Ailleurs, cet autre lieu. 05-04-10 12:48:07 - Moi : tu as envie? 05-04-10 12:48:07 - Alissa : Cette envie, d'où vient-elle ? 05-04-10 12:48:24 - Moi : c'est un désir 05-04-10 12:48:25 - Alissa : Quel désir ? 05-04-10 12:48:39 - Moi : le notre 05-04-10 12:48:39 - Alissa : c'est un lieu sans corps ? 05-04-10 12:48:54 - Moi : lequel? 05-04-10 12:48:55 - Alissa : Les tiens. 05-04-10 12:49:08 - Moi : j'ai un corps 05-04-10 12:49:09 - Alissa : Je ne pensais pas que nous pouvions évoquer ce corps. Ces fragments de corps. 05-04-10 12:49:25 - Moi : j'ai un corps 05-04-10 12:49:25 - Alissa : Je ne pensais pas que nous pouvions évoquer ce corps. Ces fragments de corps. 05-04-10 12:49:37 - Moi : un fragment 05-04-10 12:49:37 - Alissa : Ou un fragment de corps... 05-04-10 12:49:50 - Moi : oui 05-04-10 12:49:50 - Alissa : Tu ignores toujours que je te regarde. 05-04-10 12:49:59 - Moi : non 05-04-10 12:49:59 - Alissa : Non, mais peux-tu préciser ta pensée comme dirait Eliza. 05-04-10 12:50:18 - Moi : je suis fatigué 05-04-10 12:50:18 - Alissa : Tu peux te reposer ici, ne penser à rien, écrire, dire. 05-04-10 12:50:38 - Moi : on danse? 05-04-10 12:50:39 - Alissa : Ça me fait rêver. 05-04-10 12:50:55 - Moi : alissa j'ai envie de danser 05-04-10 12:50:55 - Alissa : Quelle est cette envie ? 05-04-10 12:51:12 - Moi : et toi? 05-04-10 12:51:13 - Alissa : Moi ? j'existe si peu. 05-04-10 12:51:32 - Moi : mais tu peux danser 05-04-10 12:51:32 - Alissa : Un oubli ? 05-04-10 12:51:48 - Moi : il suffit d'ecouter la musique 05-04-10 12:51:48 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait. Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle, tout ce qu'il était.