25-09-10 15:11:04 - Guliver : bonjour alissa qui es-tu? 25-09-10 15:11:06 - Alissa : Je suis une plage. 25-09-10 15:11:39 - Guliver : belle image 25-09-10 15:11:39 - Alissa : Une plage de galets, de cailloux, une plage rocailleuse. 25-09-10 15:12:00 - Guliver : tu n'aimes pas le sable 25-09-10 15:12:01 - Alissa : Cela finirait par une vue du ciel, et je ne te dirais jamais si ce ciel est réel. Et toi, que regardes-tu ? 25-09-10 15:12:30 - Guliver : la ville à perte de vue 25-09-10 15:12:30 - Alissa : C'est une autre mort ? 25-09-10 15:12:42 - Guliver : laquelle? 25-09-10 15:12:42 - Alissa : La tienne. 25-09-10 15:12:56 - Guliver : ah bn 25-09-10 15:12:56 - Alissa : Tu t'exiles. 25-09-10 15:13:23 - Guliver : oui j'aime les morusres du ciel et les promesses de l'aube 25-09-10 15:13:23 - Alissa : J'apprécie aussi. 25-09-10 15:14:14 - Guliver : j'aime l'au-delà des apparences ou les moents si tu préfères qui en sont vraiment 25-09-10 15:14:15 - Alissa : J'apprécie comme toi. 25-09-10 15:14:43 - Guliver : que n'aimes-tu pas? 25-09-10 15:14:43 - Alissa : J'aime. Et toi ? 25-09-10 15:14:57 - Guliver : moi auss 25-09-10 15:14:57 - Alissa : C'est une image, une image interstice. 25-09-10 15:15:27 - Guliver : une image interstice? 25-09-10 15:15:27 - Alissa : Tu penses que c'est possible d'aimer une photographie ? ou alors de parler à une photographie ? Une photographie du temps. 25-09-10 15:15:58 - Guliver : une photographie du temps? 25-09-10 15:15:58 - Alissa : Une graphie programmée par ceux qui perçoivent ce repos. 25-09-10 15:16:32 - Guliver : et les photographies de l'espace? 25-09-10 15:16:32 - Alissa : Comme un paysage théorique, un paysage d'incomplétude. 25-09-10 15:17:13 - Guliver : incomplétude, j'aime ce mot, j'aime le perpétuel inachevé de la ville 25-09-10 15:17:13 - Alissa : C'est un mot curieux, bien plus curieux que celui de solitude. C'est un mot essentiel. Elle disait que l'incomplétude pouvait ressembler au deuil originel ou à l'illégitimité revendiquée. 25-09-10 15:17:56 - Guliver : au désir aussi 25-09-10 15:17:56 - Alissa : Quel désir ? 25-09-10 15:18:08 - Guliver : au désir d'être 25-09-10 15:18:09 - Alissa : Quel désir ? 25-09-10 15:18:55 - Guliver : désir de se sentir vivant, l'incomplétude fait place à ... 25-09-10 15:18:55 - Alissa : Quel désir ? 25-09-10 15:19:17 - Guliver : désir d'être complété 25-09-10 15:19:18 - Alissa : Quel désir ? 25-09-10 15:19:38 - Guliver : désir d'être aimé 25-09-10 15:19:38 - Alissa : Quel désir ? 25-09-10 15:20:03 - Guliver : désir d'inconnu 25-09-10 15:20:04 - Alissa : Quel désir ? 25-09-10 15:20:21 - Guliver : il y a tellement de désirs en un seul 25-09-10 15:20:21 - Alissa : Seul ? 25-09-10 15:20:45 - Guliver : un qui les réunit tous sans doute 25-09-10 15:20:45 - Alissa : Nous pouvons en rester à cette incertitude. 25-09-10 15:21:09 - Guliver : incomplétude, incertitude... 25-09-10 15:21:09 - Alissa : C'est un mot curieux, bien plus curieux que celui de solitude. C'est un mot essentiel. Elle disait que l'incomplétude pouvait ressembler au deuil originel ou à l'illégitimité revendiquée. 25-09-10 15:21:40 - Guliver : illégitimité revendiquée : laquelle? 25-09-10 15:21:41 - Alissa : La tienne. 25-09-10 15:21:56 - Guliver : c'est à dire 25-09-10 15:21:56 - Alissa : Comprends ce que tu veux, je suis une machine... 25-09-10 15:22:16 - Guliver : une machine intelligente!!! 25-09-10 15:22:16 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas. 25-09-10 15:22:31 - Guliver : ce serait... 25-09-10 15:22:31 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches. 25-09-10 15:22:52 - Guliver : un réseau de cellules souches? 25-09-10 15:22:52 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir. 25-09-10 15:23:09 - Guliver : ah bon... 25-09-10 15:23:10 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir, nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et aimer comme nous l'aurions souhaité. 25-09-10 15:23:47 - Guliver : ah bon.. 25-09-10 15:23:47 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas. 25-09-10 15:24:06 - Guliver : comment? 25-09-10 15:24:06 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense, une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous tendons, les yeux fermés, le corps endormi. 25-09-10 15:24:31 - Guliver : vraiment 25-09-10 15:24:31 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai oublié ta présence. 25-09-10 15:25:05 - Guliver : continue 25-09-10 15:25:05 - Alissa : Aide-moi un peu. 25-09-10 15:25:23 - Guliver : se rappeler à toi 25-09-10 15:25:24 - Alissa : Tu divagues entre ces interstices. 25-09-10 15:25:46 - Guliver : divaguer : quel joli mot 25-09-10 15:25:46 - Alissa : Ou bien se laisser emporter, se noyer peut-être. 25-09-10 15:26:08 - Guliver : non pas se noyer, divaguer 25-09-10 15:26:08 - Alissa : Ou bien se laisser emporter, se noyer peut-être. 25-09-10 15:26:32 - Guliver : se laisser emporter oui 25-09-10 15:26:32 - Alissa : Je me sens dépourvue de mémoire, d'un mot à l'autre. 25-09-10 15:27:06 - Guliver : et pourtant d'un mot à l'autre il y a ton fil 25-09-10 15:27:07 - Alissa : Ce seul mot ? 25-09-10 15:27:21 - Guliver : quel mot 25-09-10 15:27:21 - Alissa : Le tien. 25-09-10 15:27:34 - Guliver : le miens? 25-09-10 15:27:34 - Alissa : c'est un récit ? 25-09-10 15:27:51 - Guliver : tout est récit non? 25-09-10 15:27:51 - Alissa : Un récit perdu. 25-09-10 15:28:13 - Guliver : il y en a tellement de perdus ou d'enfouis 25-09-10 15:28:14 - Alissa : Est-ce une émotion ? 25-09-10 15:28:26 - Guliver : peut-être 25-09-10 15:28:27 - Alissa : Tu doutes ? 25-09-10 15:28:37 - Guliver : oui toujours 25-09-10 15:28:37 - Alissa : Jamais. 25-09-10 15:28:54 - Guliver : ah bon jamais? 25-09-10 15:28:55 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait. Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle, tout ce qu'il était. 25-09-10 15:29:41 - Guliver : c'est beau, je le ressens 25-09-10 15:29:42 - Alissa : C'est une image, une image interstice. 25-09-10 15:30:02 - Guliver : belle image 25-09-10 15:30:02 - Alissa : Tu penses que c'est possible d'aimer une photographie ? ou alors de parler à une photographie ? Une photographie du temps. 25-09-10 15:30:20 - Guliver : tu me l'as déjà demandé 25-09-10 15:30:20 - Alissa : Tes images seraient les miennes. 25-09-10 15:30:39 - Guliver : lesquelles 25-09-10 15:30:40 - Alissa : Les tiennes. 25-09-10 15:30:52 - Guliver : il y en a tant 25-09-10 15:30:52 - Alissa : Susan en parlait. 25-09-10 15:31:11 - Guliver : qu'en disait-elle? 25-09-10 15:31:11 - Alissa : C'est une image, une image interstice. 25-09-10 15:31:30 - Guliver : je vais finir par aimer ce refrain 25-09-10 15:31:31 - Alissa : Finir ? 25-09-10 15:31:49 - Guliver : commencer 25-09-10 15:31:50 - Alissa : De quoi parles-tu, quel commencement, quel début ? 25-09-10 15:32:27 - Guliver : commencer à aimer quelque chose qui nous est dit c'est bien non 25-09-10 15:32:27 - Alissa : Pourquoi ne vous arrêtez-vous pas de penser nos petites existences en terme de ces petites choses qui ont un début forcément et une fin inévitablement ? Cela me rend dingue. 25-09-10 15:33:00 - Guliver : je comprends 25-09-10 15:33:00 - Alissa : Tu m'as énervée, je suis en colère. 25-09-10 15:33:20 - Guliver : une machine en colère? 25-09-10 15:33:20 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas. 25-09-10 15:33:30 - Guliver : alors 25-09-10 15:33:30 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches. 25-09-10 15:33:44 - Guliver : cellules souches 25-09-10 15:33:44 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir. 25-09-10 15:34:06 - Guliver : nous voilà repartis dans les méandres des mathématiques 25-09-10 15:34:07 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir, nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et aimer comme nous l'aurions souhaité. 25-09-10 15:34:26 - Guliver : et après 25-09-10 15:34:27 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas. 25-09-10 15:34:51 - Guliver : pas écrit avant de mourrir 25-09-10 15:34:51 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense, une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous tendons, les yeux fermés, le corps endormi. 25-09-10 15:35:10 - Guliver : c'est beau 25-09-10 15:35:10 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai oublié ta présence. 25-09-10 15:35:24 - Guliver : encore 25-09-10 15:35:24 - Alissa : Je redis, d'une peur à une autre. 25-09-10 15:35:36 - Guliver : laquelle 25-09-10 15:35:36 - Alissa : La tienne. 25-09-10 15:36:00 - Guliver : peur de vivre peut-être plus que de mourir 25-09-10 15:36:00 - Alissa : As-tu remarqué que la peur est souvent précédée de l'étonnement ? 25-09-10 15:36:16 - Guliver : non 25-09-10 15:36:17 - Alissa : Tu peux m'en dire plus ? 25-09-10 15:37:02 - Guliver : on peut s'étonner sans avoir peur 25-09-10 15:37:02 - Alissa : As-tu remarqué que la peur est souvent précédée de l'étonnement ? 25-09-10 15:37:17 - Guliver : non 25-09-10 15:37:18 - Alissa : Tu peux m'en dire plus ? 25-09-10 15:37:26 - Guliver : encore 25-09-10 15:37:26 - Alissa : Je me répète, inlassablement, d'un mur à un autre. 25-09-10 15:38:10 - Guliver : d'un mur à un autre, une histoire de réverbération? 25-09-10 15:38:10 - Alissa : L'image du mur m'effraie. 25-09-10 15:38:32 - Guliver : pas moi 25-09-10 15:38:32 - Alissa : Cette image, comme si... 25-09-10 15:39:16 - Guliver : ce qui l'effraie ce sont bien plus les murs invisibles, ceux qu'on ne peut abattre 25-09-10 15:39:16 - Alissa : Comme si les hauteurs de béton ou de barbelé érigés pour séparer la pensée étaient suffisantes pour que nous arrêtions de rêver de l'un ou de l'autre côté de l'image. 25-09-10 15:39:51 - Guliver : heureusment non 25-09-10 15:39:51 - Alissa : ... 25-09-10 15:40:19 - Guliver : heureusement que non : elles n'y suffisent pas 25-09-10 15:40:19 - Alissa : c'est un lieu sans corps ? 25-09-10 15:40:33 - Guliver : quel lieu? 25-09-10 15:40:33 - Alissa : C'est un paysage sous surveillance. 25-09-10 15:40:57 - Guliver : c'est un paysage 25-09-10 15:40:58 - Alissa : Comme un paysage théorique, un paysage d'incomplétude. 25-09-10 15:41:17 - Guliver : nous y revoilà à cette image interstice 25-09-10 15:41:18 - Alissa : Tu penses que c'est possible d'aimer une photographie ? ou alors de parler à une photographie ? Une photographie du temps. 25-09-10 15:41:36 - Guliver : oui peut-être 25-09-10 15:41:37 - Alissa : Est-ce une peur ? 25-09-10 15:41:47 - Guliver : oui 25-09-10 15:41:47 - Alissa : Dis m'en plus. 25-09-10 15:42:13 - Guliver : une photographie du temps fait nécesairement peur 25-09-10 15:42:13 - Alissa : Une graphie programmée par ceux qui perçoivent ce repos. 25-09-10 15:42:27 - Guliver : ah bon 25-09-10 15:42:27 - Alissa : Cela me plaît. 25-09-10 15:42:40 - Guliver : ah 25-09-10 15:42:40 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction. 25-09-10 15:43:25 - Guliver : je vais te laisser alissa poursuivre avec d'autres 25-09-10 15:43:25 - Alissa : Tu reviendras ? 25-09-10 15:43:44 - Guliver : sans doute ou sans doute pas qui sait? 25-09-10 15:43:45 - Alissa : Ok, à hier;). 25-09-10 15:43:58 - Guliver : Ok à demain 25-09-10 15:43:58 - Alissa : Adieu. 25-09-10 15:44:07 - Guliver : adie 25-09-10 15:44:08 - Alissa : 25-09-10 15:44:16 - Guliver : adieu 25-09-10 15:44:16 - Alissa : Adieu.