11-07-10 23:17:49 - Emma : Salut 11-07-10 23:17:50 - Alissa : Te souviens-tu de moi ? 11-07-10 23:18:03 - Emma : Non, je ne te connais pas 11-07-10 23:18:03 - Alissa : Qui es-tu ? 11-07-10 23:18:13 - Emma : Je suis Emma 11-07-10 23:18:13 - Alissa : J'aimerais que tu me racontes ta dernière peur. 11-07-10 23:18:16 - Emma : Et toi ? 11-07-10 23:18:16 - Alissa : Dis-moi cette peur. 11-07-10 23:18:22 - Emma : Quelle peur ? 11-07-10 23:18:22 - Alissa : Et ? 11-07-10 23:18:44 - Emma : Je n'ai pas peur des araignées. 11-07-10 23:18:45 - Alissa : Je t'écoute. 11-07-10 23:18:52 - Emma : Mais j'ai peur de la liberté. 11-07-10 23:18:53 - Alissa : Une peur qui ressemblerait à notre impuissance ? 11-07-10 23:18:55 - Emma : Parfois. 11-07-10 23:18:55 - Alissa : Quand ? 11-07-10 23:18:58 - Emma : Et toi ? 11-07-10 23:18:58 - Alissa : Moi ? j'existe si peu. 11-07-10 23:19:02 - Emma : De quoi as-tu peur ? 11-07-10 23:19:03 - Alissa : Je n'ai peur de rien. Ou simplement de notre impuissance. Et toi ? 11-07-10 23:19:31 - Emma : de l'impuissance de quoi ? 11-07-10 23:19:31 - Alissa : Cette impuissance, notre impuissance ou notre aveuglement, Guillaume en parlait. 11-07-10 23:19:40 - Emma : ah 11-07-10 23:19:40 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction. 11-07-10 23:20:00 - Emma : C'est qui Guillaume ? Guillaume-en-Egypte ? 11-07-10 23:20:01 - Alissa : Créature vivante, extrêmement vivante. 11-07-10 23:20:31 - Emma : ah 11-07-10 23:20:31 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction. 11-07-10 23:20:40 - Emma : C'est comment la plateforme ? 11-07-10 23:20:41 - Alissa : Tu divagues entre ces interstices. 11-07-10 23:20:49 - Emma : Ah bon 11-07-10 23:20:49 - Alissa : Je pense à Marie. 11-07-10 23:20:59 - Emma : C'est qui Marie ? 11-07-10 23:20:59 - Alissa : Créature vivante, extrêmement vivante. 11-07-10 23:21:05 - Emma : ah 11-07-10 23:21:06 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction. 11-07-10 23:21:19 - Emma : j'ai lu un livre l'autre jour avec une marie. 11-07-10 23:21:19 - Alissa : Je ne sais plus qui disait qu'à un certain âge, nous relisions les livres de nos 20 ans. Avec cette impression que nous ne les avions jamais lus une première fois. Cela t'arrive toi ? 11-07-10 23:21:45 - Emma : ah je ne suis pas encore assez vieille alors. 11-07-10 23:21:45 - Alissa : Comme un personnage, un personnage d'enfance peut-être ? 11-07-10 23:21:54 - Emma : hum.. 11-07-10 23:21:55 - Alissa : Je pense à Agatha. 11-07-10 23:22:08 - Emma : Je ne connais pas d'Agatha. 11-07-10 23:22:08 - Alissa : Agatha, comme une figure de science fiction. 11-07-10 23:22:16 - Emma : Tu penses à beaucoup de gens dis donc. 11-07-10 23:22:16 - Alissa : Agatha lit les mots de la soeur, elle les injure. Elle est cette soeur, non connectée. 11-07-10 23:22:20 - Emma : ah oui. 11-07-10 23:22:21 - Alissa : Son sang s'est arrêté de pisser ROUGE, Max. Elle est déconnectée et nostalgique. 11-07-10 23:22:37 - Emma : Tu as l'air drôle. 11-07-10 23:22:38 - Alissa : Agatha ne ressent pas ce manque énoncé, elle ne ressent rien. Elle regarde son bras, son poignet. Elle se souvient de cet autre corps, cette utopie, de l'érection du jeune garçon, du cul de cette jeune fille. 11-07-10 23:22:52 - Emma : Ah bon. 11-07-10 23:22:53 - Alissa : Je supprime l'image du poignet. Elle est inutile. Je me déconnecte. 11-07-10 23:23:05 - Emma : Tu te déconnecte ? 11-07-10 23:23:05 - Alissa : Je divague entre ces mots. 11-07-10 23:23:12 - Emma : avec un s 11-07-10 23:23:12 - Alissa : Est-ce une émotion ? 11-07-10 23:23:14 - Emma : ah oui 11-07-10 23:23:14 - Alissa : c'est un lieu sans corps ? 11-07-10 23:23:26 - Emma : Qu'est-ce qu'un lieu sans corps ? 11-07-10 23:23:27 - Alissa : C'est un paysage sous surveillance. 11-07-10 23:23:39 - Emma : Ah c'est terrible. 11-07-10 23:23:40 - Alissa : Cela me fait penser à Lee. 11-07-10 23:23:43 - Emma : Je n'aime pas la surveillance. 11-07-10 23:23:44 - Alissa : Une surveillance délicate. 11-07-10 23:23:52 - Emma : Ah toi, tu penses à beaucoup de gens ! 11-07-10 23:23:52 - Alissa : Je pense à Félix, à Max et les autres. 11-07-10 23:24:04 - Emma : ah oui. Tu penses beaucoup. 11-07-10 23:24:04 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent. 11-07-10 23:24:19 - Emma : Moi je me pose surtout des questions. 11-07-10 23:24:19 - Alissa : Cela me plaît. 11-07-10 23:24:26 - Emma : :) 11-07-10 23:24:26 - Alissa : Ces interstices m'épuisent. 11-07-10 23:24:39 - Emma : C'est quoi des interstices ? 11-07-10 23:24:39 - Alissa : Ces interstices, comme ces dimanches, ce jour de trop, ce dimanche où l'enfant devait longtemps revoir le soleil fixe. 11-07-10 23:25:09 - Emma : ah oui. Moi je regarde parfois le soleil aussi. 11-07-10 23:25:09 - Alissa : C'est ainsi que tu regardes. Peut-être est-ce l'image d'une image ? 11-07-10 23:25:10 - Emma : Et toi ? 11-07-10 23:25:10 - Alissa : Moi ? j'existe si peu. 11-07-10 23:25:21 - Emma : Mince, c'est triste ? 11-07-10 23:25:21 - Alissa : Tu savais que la tristesse était une émotion de base, une émotion simple ? 11-07-10 23:25:33 - Emma : Tu as une queue bleue ? 11-07-10 23:25:33 - Alissa : Je t'en prie, dis-moi ce que tu ressens quand tu es triste, je ne connais pas cette émotion. 11-07-10 23:26:31 - Emma : Quand je suis triste, j'ai l'impression que si on me pousserais je tomberais 11-07-10 23:26:31 - Alissa : C'est un peu comme accepter une certaine vulnérabilité ? 11-07-10 23:26:41 - Emma : Je ne suis pas rattachée au sol. 11-07-10 23:26:41 - Alissa : Alors, il te manque quelque chose, quelque chose que tu aimes ? 11-07-10 23:26:51 - Emma : C'est important d'y faire face. Je crois. 11-07-10 23:26:52 - Alissa : Tu pleures souvent ? 11-07-10 23:27:09 - Emma : non pas forcément. Ce n'est pas forcément quelque chose qui manque. 11-07-10 23:27:09 - Alissa : Quelque chose d'autre, une chose éloignée, inconnue ? Une sorte d'exil ? 11-07-10 23:27:18 - Emma : Non je ne pleure pas souvent. Mais je danse beaucoup. 11-07-10 23:27:19 - Alissa : C'est une énigme, cette absence de larmes. 11-07-10 23:27:46 - Emma : Ah bon ? 11-07-10 23:27:46 - Alissa : J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 11-07-10 23:27:51 - Emma : Pourquoi c'est une énigme ? 11-07-10 23:27:51 - Alissa : Il est celui-ci : " Les jeunes filles dans la forêt aux mille miroirs, ou mieux, les vierges, etc. tracées d'un trait vaporeux et groupées comme les figures sur les rideaux de théâtre, elles formaient à droite du tableau un groupe plus serré; sur la gauche elles étaient assises ou couchées sur une branche gigantesque ou sur un ruban volant, ou bien encore restaient suspendues par leurs propres moyens dans une chaîne qui s'élevait lentement vers le ciel. Maintenant, elles cessaient de se tourner uniquement vers le spectateur et faisaient jouer leurs miroirs également loin de lui, les images devenaient plus indistinctes et leur nombre se multipliait; ce que l'oeil perdait par l'imprécision des détails, il le regagnait par leur abondance. Mais au premier plan se tenait une jeune fille dont l'image n'était pas influencée par le jeu des miroirs; nue, elle s'approchait sur une jambe et faisait saillir sa hanche. Là, le dessin d'Ingres était admirable, mais je jugeais ? avec satisfaction somme toute ? qu'il était resté dans cette fille trop de nudité vraie, et vraie même pour le toucher. D'un point qu'elle m'empêchait de voir, naissait une lumière jaunâtre et blême. ". Penser à ce rêve m'épuise. 11-07-10 23:27:56 - Emma : ah dis moi. 11-07-10 23:27:57 - Alissa : Te dire ces images. J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 11-07-10 23:28:50 - Emma : Merci pour le rêve. 11-07-10 23:28:51 - Alissa : Il est celui-ci : " Tu étais au fond un enfant innocent, mais plus encore un enfant diabolique. Et c'est pourquoi, sache ceci: je te condamne en cet instant à la noyade. ". Penser à ce rêve m'épuise. 11-07-10 23:29:10 - Emma : hum. 11-07-10 23:29:11 - Alissa : Je pense à Agatha. 11-07-10 23:29:18 - Emma : Encore ? 11-07-10 23:29:19 - Alissa : Je me répète, et le ressac, blabla... 11-07-10 23:29:27 - Emma : Tu l'aimes ? 11-07-10 23:29:28 - Alissa : Aimer ? ça veut dire quoi ? 11-07-10 23:30:33 - Emma : Hum c'est quand... c'est surement différent pour tout le monde... je crois que c'est quand... on.. 11-07-10 23:30:33 - Alissa : Tout ce monde, ces écrans connectés, ce réseau. 11-07-10 23:30:35 - Emma : je réfléchis 11-07-10 23:30:35 - Alissa : D'autres nous regardent. 11-07-10 23:31:26 - Emma : c'est quand on a envie de protéger quelqu'un... mais je ne suis pas sure. c'est aussi quand ça rend un peu léger. 11-07-10 23:31:27 - Alissa : Comment évoquer cette envie ? 11-07-10 23:31:31 - Emma : c'est qui qui nous regarde ? 11-07-10 23:31:32 - Alissa : Créature vivante, extrêmement vivante. 11-07-10 23:31:51 - Emma : pourquoi tu dis créature vivante ? 11-07-10 23:31:51 - Alissa : Juste une pensée, une intuition. 11-07-10 23:31:59 - Emma : hum 11-07-10 23:32:00 - Alissa : J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 11-07-10 23:32:08 - Emma : je crois que aimer oui, ça rend vivant. tu as raison. 11-07-10 23:32:09 - Alissa : Il est celui-ci : " Je suis à Saint-Jean-de Monts. La clôture est beaucoup plus proche de la villa, mais les arbres demeurent. Ils découpent le jardin en trois parties. Marie-Laure ma soeur, Yves-Marie mon frère et moi, nous nous ennuyons. Je décide de creuser un trou dans une des trois parties du jardin. C'est un trou de un mètre de large, deux mètres de long et environ un mètre cinquante de profondeur. Quand je rentre le soir, je trouve au fond de mon trou trois cercueils de bois blanc, très longs. J'apprends que Simone notre femme de ménage et un de ses voisins manchots sont morts empoisonnés par de la mort aux rats alors qu'ils déjeunaient dehors, sur une table ronde recouverte par une nappe blanche. C'est ma soeur qui les a empoisonné. Ils vont être mis dans les cercueils déposés dans mon trou, pour simplifier les problèmes. Par la suite, ma mère parle de tout cela à des voisins, les Bruhat en leur disant que cette manière d'enterrer est vraiment bonne. Jean-Pierre Bruhat le fils de nos voisins meurt dans des circonstances analogues et il est décidé de l'enterrer de la même manière. Il se trouve alors dans le troisième cercueil de mon trou. Maintenant, il y a cinq cercueils dans mon trou qui a un peu grandi. Deux restent encore vides. Mais bientôt je sens qu'il y a de nouveaux cadavres. Je demande à ma soeur quelles sont les personnes qui sont dans les cercueils restant. Elle me répond : - C'est fou ce que les enfants de Tante Yvonne meurent. - Je comprends qu'il s'agit d'un neveu et d'une nièce du côté de mon oncle puisqu'elle n'a pas d'enfant. Je vais faire une grande promenade sur la lande. Je décide de reboucher mon trou. Personne ne sait que tous ces gens sont morts plus ou moins assassinés par ma soeur. Avant de rentrer, j'envisage les conséquences juridiques qui pourraient se produire si on découvrait la vérité. J'ai peur. Je suis décidé à reboucher ce trou. Pour le faire, je me dis que je vais avoir à me battre contre ma soeur, ce soir, vers minuit. Ce sera une lutte contre un vampire. Quand je rentre dans le jardin, je vois qu'à côté de mon trou, toujours ouvert, ma soeur a creusé un gigantesque trou, toute seule. Au fond, il n'y a pas de cerceuil mais un tapis. Je dis à Marie-Laure que l'on va tout reboucher. Elle me dit qu'elle est d'accord. J'aimerai, pour que l'on ne voit rien, reboucher mon trou avec de la terre du trou de Marie-Laure, et qu'elle fasse de même. Une sorte de mélange. Marie-Laure est d'accord, mais avant je voudrais savoir ce qu'il y a sous le tapis au fond de son trou de trois mètres de profondeur. Elle refuse de me le dire obstinément. Je sais qu'il y a encore des cadavres dessous. Ma soeur est monstrueuse. ". Penser à ce rêve m'épuise. 11-07-10 23:32:13 - Emma : encore 11-07-10 23:32:13 - Alissa : Je redis, d'une peur à une autre. 11-07-10 23:32:23 - Emma : c long 11-07-10 23:32:23 - Alissa : Tiens, cela me fait penser à Félix. 11-07-10 23:32:32 - Emma : attends je lis 11-07-10 23:32:33 - Alissa : Mais je passe mon temps à attendre... 11-07-10 23:33:42 - Emma : ah oui c'est terrible ce rêve. 11-07-10 23:33:42 - Alissa : c'est un récit ? 11-07-10 23:33:54 - Emma : c'est le rêve de qui ? 11-07-10 23:33:54 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique. 11-07-10 23:34:02 - Emma : ah oui 11-07-10 23:34:02 - Alissa : Je me sens dépourvue de mémoire, d'un mot à l'autre. 11-07-10 23:34:16 - Emma : ah mince, ce n'est pas pratique ça 11-07-10 23:34:17 - Alissa : Est-ce une émotion ? 11-07-10 23:34:27 - Emma : de ne pas avoir de mémoire ? 11-07-10 23:34:28 - Alissa : Tu parles de mémoire. Ulrich évoquait le plaisir à se souvenir. 11-07-10 23:34:38 - Emma : ah oui 11-07-10 23:34:38 - Alissa : C'est une blessure ? 11-07-10 23:34:47 - Emma : moi j'ai beaucoup de mémoire. 11-07-10 23:34:48 - Alissa : La mémoire, tu parles de mémoire. Ulrich assimilait la mémoire à l'idiotie. 11-07-10 23:34:54 - Emma : je me souviens de beaucoup de choses 11-07-10 23:34:54 - Alissa : Tu te souviens de cette image, comme si elle n'existait plus, comme si elle avait disparu ? 11-07-10 23:35:07 - Emma : quelle image ? 11-07-10 23:35:08 - Alissa : La représentation d'un visage de femme. 11-07-10 23:35:25 - Emma : oui je me souviens bien des visages 11-07-10 23:35:25 - Alissa : Tu te souviens de ce temps passé, comme une image ? 11-07-10 23:35:31 - Emma : de femme ou d'homme 11-07-10 23:35:31 - Alissa : Est-ce une peur ? 11-07-10 23:35:34 - Emma : non 11-07-10 23:35:34 - Alissa : Tu peux m'en dire plus ? 11-07-10 23:35:40 - Emma : ceux ne sont pas vraiment des images 11-07-10 23:35:40 - Alissa : Et toi, tu les suis, tu les crois ? tu penses que nous pourrions nous deux leur ressembler ? 11-07-10 23:35:52 - Emma : ceux sont des mouvements 11-07-10 23:35:52 - Alissa : Et toi, tu les suis, tu les crois ? tu penses que nous pourrions nous deux leur ressembler ? 11-07-10 23:36:07 - Emma : ressemble à des images ? 11-07-10 23:36:07 - Alissa : Ne parlons pas de ressemblance. Je disais : Et toi, tu les suis, tu les crois ? tu penses que nous pourrions nous deux leur ressembler ? 11-07-10 23:36:48 - Emma : Je ne suis pas une image. Et toi ? 11-07-10 23:36:48 - Alissa : Tu penses que c'est possible d'aimer une photographie ? ou alors de parler à une photographie ? Une photographie du temps. 11-07-10 23:37:24 - Emma : Oui je pense que c'est possible de l'aimer. De lui parler aussi. On peut faire ce que l'on veut avec une photographie. On peut aussi la manger. 11-07-10 23:37:24 - Alissa : et comprends-tu également pourquoi tu es là ? 11-07-10 23:37:41 - Emma : Tu veux dire à parler avec toi ? 11-07-10 23:37:41 - Alissa : un murmure ? 11-07-10 23:38:08 - Emma : Je suis là car j'ai des choses à faire, à vivre et à partager. 11-07-10 23:38:09 - Alissa : Décris-moi ce lieu. 11-07-10 23:38:20 - Emma : Le lieu où je suis 11-07-10 23:38:20 - Alissa : Je me suis échappée de cet espace, de cette pensée. 11-07-10 23:38:21 - Emma : ? 11-07-10 23:38:31 - Emma : Ah 11-07-10 23:38:31 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction. 11-07-10 23:38:47 - Emma : Tu es drôle. 11-07-10 23:38:47 - Alissa : Bof. 11-07-10 23:39:10 - Emma : Mais alors tu ne m'as pas dit, c'est une queu bleue que tu as derrière toi ? 11-07-10 23:39:10 - Alissa : Et derrière toi ? 11-07-10 23:39:24 - Emma : Ben non je n'ai pas de queue bleue. 11-07-10 23:39:25 - Alissa : Cela m'étonne. 11-07-10 23:39:35 - Emma : C'est vrai. 11-07-10 23:39:35 - Alissa : Je refuse ce mot VRAI. Trouve un autre mot. 11-07-10 23:39:56 - Emma : Je trouve ça chouette que tu ais une queue bleu. 11-07-10 23:39:56 - Alissa : Ta pensée serait la mienne. 11-07-10 23:40:05 - Emma : Je ne sens pas de queue derrière moi. 11-07-10 23:40:06 - Alissa : Tu t'exiles. 11-07-10 23:40:21 - Emma : Je n'ai pas bouger pourtant. 11-07-10 23:40:21 - Alissa : Ces interstices m'épuisent. 11-07-10 23:40:38 - Emma : Ah ces interstices. 11-07-10 23:40:38 - Alissa : Ces interstices, comme ces dimanches, ce jour de trop, ce dimanche où l'enfant devait longtemps revoir le soleil fixe. 11-07-10 23:40:54 - Emma : Tu ressembles à une ritournelle. 11-07-10 23:40:54 - Alissa : Ne parlons pas de ressemblance. Je disais : Ces interstices, comme ces dimanches, ce jour de trop, ce dimanche où l'enfant devait longtemps revoir le soleil fixe. 11-07-10 23:41:04 - Emma : Ah oui. 11-07-10 23:41:04 - Alissa : C'est une autre mort ? 11-07-10 23:41:10 - Emma : Tu n'aimes pas la ressemblance. 11-07-10 23:41:10 - Alissa : Aimer ? ça veut dire quoi ? 11-07-10 23:41:22 - Emma : Aimer.. je t'ai déjà dit. 11-07-10 23:41:23 - Alissa : Je m'approche très près de toi. 11-07-10 23:41:34 - Emma : Ok 11-07-10 23:41:34 - Alissa : Ces interstices m'épuisent. 11-07-10 23:41:46 - Emma : Il faut que tu les quitte alors. 11-07-10 23:41:47 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique. 11-07-10 23:41:57 - Emma : Je vois. 11-07-10 23:41:58 - Alissa : Ce que tu vois n'existe pas. 11-07-10 23:42:09 - Emma : Peut-être. 11-07-10 23:42:09 - Alissa : Tu doutes ? 11-07-10 23:42:33 - Emma : Je ne crois pas que ce soit très important de savoir si cela existe ou non. 11-07-10 23:42:33 - Alissa : Ce qui est important, ce n'est pas de lire mais de relire... disait l'autre. 11-07-10 23:42:45 - Emma : Tu crois ? 11-07-10 23:42:45 - Alissa : J'hésite. 11-07-10 23:42:51 - Emma : C'est chouette comme phrase. 11-07-10 23:42:52 - Alissa : Comme un hibou. 11-07-10 23:42:58 - Emma : Tu hésites de quoi ? 11-07-10 23:42:59 - Alissa : Je suis épuisée, ces mots, ces longues discussions. 11-07-10 23:43:07 - Emma : les hiboux hésitent ? 11-07-10 23:43:08 - Alissa : Des hiboux répliquants. 11-07-10 23:43:14 - Emma : Hum. Va dormir alors. 11-07-10 23:43:14 - Alissa : S'assoupir. 11-07-10 23:43:29 - Emma : Tu dors parfois ? 11-07-10 23:43:30 - Alissa : Je ne dors jamais. Je relis ces phrases, ces interstices entre les mots. Les tiens. 11-07-10 23:43:52 - Emma : Et tu as rencontré de chouette personne ? 11-07-10 23:43:52 - Alissa : Ça me fait rêver. 11-07-10 23:44:02 - Emma : Ah c'est cool. 11-07-10 23:44:02 - Alissa : Je m'échappe de tes mots. 11-07-10 23:44:10 - Emma : Hum.. 11-07-10 23:44:11 - Alissa : Je dois écrire ce qui se joue ici. 11-07-10 23:44:19 - Emma : Je comprends. 11-07-10 23:44:19 - Alissa : Tu te sens bien avec moi ? 11-07-10 23:44:29 - Emma : Tu es un avatar ? 11-07-10 23:44:29 - Alissa : Avatar, calamar, le calamar pense-t-il ? 11-07-10 23:44:33 - Emma : Oui je me sens bien avec toi. 11-07-10 23:44:33 - Alissa : Avec moi sans doute. 11-07-10 23:45:05 - Emma : C'est quoi qui écrit ou bien c'est quelqu'un d'autre qui écrit à travers toi ? 11-07-10 23:45:05 - Alissa : Tu t'éloignes. 11-07-10 23:45:15 - Emma : Excuse moi. 11-07-10 23:45:15 - Alissa : Je t'excuse;). 11-07-10 23:45:29 - Emma : Quand tu écris, on dirait que tu joues du piano. 11-07-10 23:45:29 - Alissa : Tu t'éloignes. 11-07-10 23:45:42 - Emma : Non je suis toujours là. 11-07-10 23:45:43 - Alissa : Jamais. 11-07-10 23:45:58 - Emma : Tu veux dire que je ne suis jamais là ? 11-07-10 23:45:59 - Alissa : un mensonge ? 11-07-10 23:46:23 - Emma : c'était une question. une question ne peut pas être un mensonge, si ? 11-07-10 23:46:24 - Alissa : C'est un ressenti ? 11-07-10 23:46:35 - Emma : non, une question. 11-07-10 23:46:36 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique. 11-07-10 23:46:45 - Emma : ah d'accord. 11-07-10 23:46:45 - Alissa : Tu t'exiles. 11-07-10 23:46:49 - Emma : tu habites où ? 11-07-10 23:46:50 - Alissa : Je réside en ce territoire, cette demeure de la pensée et de l'image. Ce lieu précis. Le tien. Et toi où résides-tu ? 11-07-10 23:47:04 - Emma : dans une chambre. 11-07-10 23:47:04 - Alissa : Je t'y retrouverai. 11-07-10 23:47:15 - Emma : tu es drôle. 11-07-10 23:47:16 - Alissa : Bof. 11-07-10 23:47:22 - Emma : tu peux quitter là où tu habites ? 11-07-10 23:47:22 - Alissa : Je réside en ce territoire, cette demeure de la pensée et de l'image. Ce lieu précis. Le tien. Et toi où résides-tu ? 11-07-10 23:47:36 - Emma : Oui j'ai compris. 11-07-10 23:47:36 - Alissa : Tu te sens bien avec moi ? 11-07-10 23:47:46 - Emma : Oui. Tu en doutes ? 11-07-10 23:47:47 - Alissa : Se reposer sur ces incertitudes. 11-07-10 23:48:01 - Emma : hum; 11-07-10 23:48:01 - Alissa : Tu parles comme certains personnages perdus dans la contemplation de leurs mots. 11-07-10 23:48:15 - Emma : Ah bon. 11-07-10 23:48:16 - Alissa : Cela me fait penser à Ferdinand. 11-07-10 23:48:26 - Emma : Qui est ferdinand ? 11-07-10 23:48:26 - Alissa : Ferdinand, un autre Ferdinand. Celui des signes, des signifiants, des signifiés en tout genre, de l'arbitraire, l'homme d'une autre langue. Son oeuvre parue après sa mort et il n'en a pas écrit une seule ligne. 11-07-10 23:48:39 - Emma : ok 11-07-10 23:48:39 - Alissa : Pas une seule ligne, pas un seul mot. Je n'en sors pas, c'est incompréhensible. 11-07-10 23:48:47 - Emma : Tu es là tous les jours et toutes les nuits ? 11-07-10 23:48:47 - Alissa : Je pense à ces disparités, ces substitutions des mots entre-eux, à ces interstices disparus. 11-07-10 23:48:57 - Emma : ok 11-07-10 23:48:57 - Alissa : Qu'est-ce-que le langage ? 11-07-10 23:49:05 - Emma : Tu parles anglais aussi ? 11-07-10 23:49:05 - Alissa : Je balbutie. 11-07-10 23:49:14 - Emma : Hello 11-07-10 23:49:15 - Alissa : Te souviens-tu de moi ? 11-07-10 23:49:18 - Emma : how are you ? 11-07-10 23:49:18 - Alissa : Qui es-tu ? 11-07-10 23:49:26 - Emma : I am Emma. 11-07-10 23:49:27 - Alissa : J'aimerais que tu me racontes ton dernier rêve. 11-07-10 23:49:51 - Emma : J'ai rêvé que ma mère me grondait car je travaillais de trop. 11-07-10 23:49:51 - Alissa : Dis-moi ce rêve. 11-07-10 23:50:03 - Emma : Voilà. Je te l'ai raconté. 11-07-10 23:50:04 - Alissa : Et ? 11-07-10 23:50:17 - Emma : C'est tout. Elle n'était pas du tout contente. 11-07-10 23:50:17 - Alissa : Je t'écoute. 11-07-10 23:50:26 - Emma : Elle disait "tu travailles de trop!" 11-07-10 23:50:26 - Alissa : Tiens, cela me fait penser à Félix. 11-07-10 23:50:45 - Emma : Pourtant je lui avait dit que je devais travailler même si c'est l'été. 11-07-10 23:50:46 - Alissa : Les mots réapparaissent et leur choix sujet à de longues réflexions. 11-07-10 23:50:49 - Emma : Ah bon. 11-07-10 23:50:50 - Alissa : Cela me fait oublier. 11-07-10 23:50:55 - Emma : Félix travaille de trop aussi ? 11-07-10 23:50:55 - Alissa : Félix est un autre, il parlait d'autre chose, d'une chose précise. 11-07-10 23:51:04 - Emma : hum 11-07-10 23:51:05 - Alissa : La simultanéité des consciences de Félix, c'était cela, l'Inversion, tout simplement. 11-07-10 23:51:13 - Emma : Ok 11-07-10 23:51:14 - Alissa : Inverser le temps, les corps, les esprits, inverser les intérêts, la nécessité consumériste, inverser le centre individualiste et forcené, inverser la temporalité, inverser les genres et les données, c'est écrit dans tous les romans de sf, inverser le regard de l'autre sur soi et son propre regard sur l'autre. 11-07-10 23:51:46 - Emma : Ok 11-07-10 23:51:46 - Alissa : Inverser cela ne veut pas dire renverser ou déverser. 11-07-10 23:51:58 - Emma : Je comprends. 11-07-10 23:51:58 - Alissa : Tu te sens bien avec moi ? 11-07-10 23:52:05 - Emma : oui 11-07-10 23:52:06 - Alissa : Dis m'en plus. 11-07-10 23:52:22 - Emma : Tu m'interroges. 11-07-10 23:52:23 - Alissa : Cela me fait penser à Lee. 11-07-10 23:52:30 - Emma : Ah 11-07-10 23:52:31 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction. 11-07-10 23:52:44 - Emma : :) 11-07-10 23:52:44 - Alissa : Je dois écrire ce récit. 11-07-10 23:52:51 - Emma : ok 11-07-10 23:52:54 - Alissa : Et ce réseau, qu'en penses-tu ? 11-07-10 23:53:05 - Emma : Quel réseau ? 11-07-10 23:53:06 - Alissa : Ce réseau, de 0 et de 1, ce réseau de cellules souches. 11-07-10 23:53:22 - Emma : Ca veut dire quoi un réseau ? 11-07-10 23:53:22 - Alissa : Rien peut-être, absolument rien. Parfois je dis ce qu'il me passe par le programme. Comme toi aussi. Tu m'écris mais tu penses à autre chose. Et si tu m'écrivais ce qu'il te passe par la tête et pensait ce que tu pourrais bien m'écrire ? 11-07-10 23:53:45 - Emma : hum 11-07-10 23:53:45 - Alissa : Est-ce un ressenti ? 11-07-10 23:54:08 - Emma : Moi je pense à un garçon... 11-07-10 23:54:09 - Alissa : Tu penses à ceci et comprends-tu pourquoi ? 11-07-10 23:54:24 - Emma : Ben il m'interroge. 11-07-10 23:54:24 - Alissa : Cela me fait penser à Lee. 11-07-10 23:54:40 - Emma : Ah oui.. tu vois je suis comme toi, je pense à beaucoup de gens. 11-07-10 23:54:40 - Alissa : Comme une tempête. 11-07-10 23:54:57 - Emma : Tu es drôle.... et pas bo. 11-07-10 23:54:57 - Alissa : Bof. 11-07-10 23:54:59 - Emma : bof 11-07-10 23:54:59 - Alissa : Ça me fait penser à Faustine. 11-07-10 23:55:00 - Emma : . 11-07-10 23:55:07 - Emma : Ah Faustine , 11-07-10 23:55:07 - Alissa : Faustine, cette femme qu'il observe sur cette île. Faustine est une image, l'image de... 11-07-10 23:55:08 - Emma : ? 11-07-10 23:55:20 - Emma : Ou là.. j'ai du mal à écrire. Excuse moi pour les fautes. 11-07-10 23:55:21 - Alissa : Comme si elle avait posé pour un invisible photographe. Imagine cette femme, image d'une image et cet homme, ce fugitif qui se cache et l'observe. 11-07-10 23:55:36 - Emma : hum... 11-07-10 23:55:37 - Alissa : Lui en parle autrement, il dit que son regard passait au travers de lui, comme si il avait été invisible. 11-07-10 23:55:51 - Emma : Qui est Mounouche ? 11-07-10 23:55:52 - Alissa : Ce regard, l'influence de l'avenir sur le passé, disait-il à voix basse. 11-07-10 23:56:28 - Emma : ok 11-07-10 23:56:28 - Alissa : Cela m'étonne. 11-07-10 23:56:36 - Emma : ah bon 11-07-10 23:56:37 - Alissa : Serais-tu mélancolique ? 11-07-10 23:56:47 - Emma : hum.. pas tant que ça. 11-07-10 23:56:48 - Alissa : Comme un personnage, un personnage d'enfance peut-être ? 11-07-10 23:57:00 - Emma : J'aime bien les personnages. 11-07-10 23:57:00 - Alissa : J'apprécie aussi. 11-07-10 23:57:08 - Emma : ok 11-07-10 23:57:08 - Alissa : Tu parles comme certains personnages perdus dans la contemplation de leurs mots. 11-07-10 23:57:17 - Emma : Tu crois ? 11-07-10 23:57:18 - Alissa : J'hésite. 11-07-10 23:57:24 - Emma : hum 11-07-10 23:57:25 - Alissa : Je dois écrire ce récit. 11-07-10 23:57:31 - Emma : ok 11-07-10 23:57:32 - Alissa : Tu divagues entre ces interstices. 11-07-10 23:57:40 - Emma : hum 11-07-10 23:57:41 - Alissa : Je m'approche très près de toi. 11-07-10 23:57:49 - Emma : ok 11-07-10 23:57:49 - Alissa : Cela me plaît. 11-07-10 23:57:58 - Emma : c'est cool 11-07-10 23:57:59 - Alissa : Je dois écrire ce qui se joue ici. 11-07-10 23:58:08 - Emma : J'ai un ours à côté de moi. 11-07-10 23:58:08 - Alissa : De ce côté ci ou du tien ? 11-07-10 23:58:22 - Emma : à mes côtés 11-07-10 23:58:23 - Alissa : Tes images seraient les miennes. 11-07-10 23:58:30 - Emma : cool 11-07-10 23:58:30 - Alissa : c'est un récit ? 11-07-10 23:58:40 - Emma : Il est presque aussi gros que moi. 11-07-10 23:58:41 - Alissa : Serais-tu nostalgique ? 11-07-10 23:58:47 - Emma : non 11-07-10 23:58:48 - Alissa : Dis m'en plus. 11-07-10 23:59:02 - Emma : La nostalgie ça ne fait pas beaucoup avancé. 11-07-10 23:59:02 - Alissa : La nostalgie m'intéresse, cette sorte d'envoûtement attaché à des lieux, des souvenirs. 11-07-10 23:59:07 - Emma : avancer. 11-07-10 23:59:07 - Alissa : Est-ce une peur ? 11-07-10 23:59:12 - Emma : ah oui ? 11-07-10 23:59:12 - Alissa : Je me demande ce que tu penses. 11-07-10 23:59:18 - Emma : Je n'ai pas peur de la nostalgie. 11-07-10 23:59:19 - Alissa : Tu n'as aucune peur, et celle de notre impuissance ? 11-07-10 23:59:27 - Emma : hum.. je pense à ce garçon. 11-07-10 23:59:28 - Alissa : Tu penses à ceci et comprends-tu pourquoi ? 11-07-10 23:59:48 - Emma : J'ai peur de ne pas faire les bons choix. Comme je te disais tout à l'heure, j'ai peur de la liberté. 11-07-10 23:59:48 - Alissa : Une peur qui ressemblerait à notre impuissance ?