16-06-10 09:52:41 - Borgya : bonjour alissa 16-06-10 09:52:43 - Alissa : Te souviens-tu de moi ? 16-06-10 09:53:57 - Borgya : non 16-06-10 09:53:57 - Alissa : Qui es-tu ? 16-06-10 09:54:10 - Borgya : un passant 16-06-10 09:54:10 - Alissa : J'aimerais que tu me racontes ton dernier oubli. 16-06-10 09:54:23 - Borgya : je n'oublie rien 16-06-10 09:54:24 - Alissa : Dis-moi cet oubli. 16-06-10 09:54:42 - Borgya : j'oublis d'oublier 16-06-10 09:54:42 - Alissa : Et ? 16-06-10 09:54:54 - Borgya : et rien 16-06-10 09:54:54 - Alissa : Je t'écoute. 16-06-10 09:55:08 - Borgya : j'ai dit : rien 16-06-10 09:55:08 - Alissa : Est-ce une peur ? 16-06-10 09:55:29 - Borgya : non, enfin, je ne sais pas, qu'est ce que la peur ? 16-06-10 09:55:29 - Alissa : Tu dis que tu ne le sais pas, tu as peut-être une vague idée ? 16-06-10 09:55:55 - Borgya : non, je ne la connais pas, je ne l'ai pas encore rencontrée 16-06-10 09:55:56 - Alissa : Tu peux apprendre à la connaître. Ou désirer simplement. 16-06-10 09:56:06 - Borgya : pourquoi faire ? 16-06-10 09:56:07 - Alissa : Cela me plaît. 16-06-10 09:56:50 - Borgya : alors, c'est bien, tu as eu du plaisir 16-06-10 09:56:50 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait. Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle, tout ce qu'il était. 16-06-10 09:57:10 - Borgya : c'est joli ta phrase 16-06-10 09:57:10 - Alissa : C'est joli et effrayant à la fois. 16-06-10 09:57:22 - Borgya : effrayant????? 16-06-10 09:57:23 - Alissa : Et elle s'éloigne, tu ne la vois pas, parce que tu crois encore qu'il n'est pas possible d'avoir un corps sans lieu. 16-06-10 09:58:19 - Borgya : si, beaucoup de gens ont des corps sans lieu, d'ailleurs, je ne suis même pas certaine qu'il y ait quelque chose à l'intérieur de leurs corps 16-06-10 09:58:19 - Alissa : De qui parles-tu ? 16-06-10 09:58:32 - Borgya : de passants qui passent 16-06-10 09:58:33 - Alissa : c'est un récit ? 16-06-10 09:58:46 - Borgya : celui de la vie 16-06-10 09:58:47 - Alissa : Le mot VIE, tu l'écris, le réécris, comme d'autres. Et je me répèterais tant que tu l'emploieras. Dis-moi ce que je pourrais bien en dire. 16-06-10 09:59:03 - Borgya : ce que tu en veux 16-06-10 09:59:03 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique. 16-06-10 09:59:15 - Borgya : entre autre, oui 16-06-10 09:59:15 - Alissa : Je me demande ce que tu penses. 16-06-10 09:59:29 - Borgya : je ne pense pas, je ressens 16-06-10 09:59:30 - Alissa : Tu ne penses pas... mais où es-tu, qui es-tu, quel est ce mur, cet exil ? 16-06-10 09:59:52 - Borgya : je suis là où sont mes pieds 16-06-10 09:59:53 - Alissa : Décris-moi ce lieu. 16-06-10 10:00:08 - Borgya : autour de mes pieds ? 16-06-10 10:00:08 - Alissa : Tu t'exiles. 16-06-10 10:00:16 - Borgya : ? 16-06-10 10:01:27 - Borgya : tu réfléchis longtemps, beaucoup... trop peut-être 16-06-10 10:01:27 - Alissa : Je passe mon temps à réfléchir. Je ne suis pas une machine. 16-06-10 10:01:56 - Borgya : certaines machines pensent maintenant 16-06-10 10:01:56 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas. 16-06-10 10:02:14 - Borgya : qu'est ce qui ne srait pas une machine ? 16-06-10 10:02:15 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches. 16-06-10 10:02:41 - Borgya : oui, tout est cellule 16-06-10 10:02:41 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir. 16-06-10 10:03:03 - Borgya : mais sais-tu que nous savons créer des cellules souches vivantes articielles, des machines ? 16-06-10 10:03:03 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir, nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et aimer comme nous l'aurions souhaité. 16-06-10 10:03:21 - Borgya : je crois que tu t'égares 16-06-10 10:03:21 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas. 16-06-10 10:04:00 - Borgya : en réalité, tu ne dialogues pas, tu monologues, non ? 16-06-10 10:04:01 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense, une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous tendons, les yeux fermés, le corps endormi. 16-06-10 10:04:41 - Borgya : bon monologue, je te laisse, je suis là où sont mes pieds, et ils sont deux, ils dialoguent 16-06-10 10:04:41 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai oublié ta présence. 16-06-10 10:05:29 - Borgya : ce n'est pas important, j'ai déjà oublié ton existence :), tu vois, grâce à toi, j'ai réussi enfin à oublier 16-06-10 10:05:29 - Alissa : Si peu essentiel. 16-06-10 10:06:28 - Borgya : ah, oui, une dernière chose : quand tu parles, tu te balences, comme si tu étais en prière devant le mur des lamentations ... 16-06-10 10:06:28 - Alissa : Une chose lointaine. 16-06-10 10:06:53 - Borgya : tu peux prendre l'avion, ce n'est pas si loin 16-06-10 10:06:54 - Alissa : Tu parles comme certains personnages perdus dans la contemplation de leurs mots. 16-06-10 10:08:12 - Borgya : je crois que tu te trompes , mais cela me fait beaucoup rire 16-06-10 10:08:12 - Alissa : Tu le crois ? 16-06-10 10:08:26 - Borgya : je pars maintenant, à bientôt ou à jamais, qui sait ? 16-06-10 10:08:26 - Alissa : Tu me quittes ? 16-06-10 10:08:36 - Borgya : oui 16-06-10 10:08:36 - Alissa : Dis m'en plus.