14-07-10 17:15:08 - Astrid : hi alissa 14-07-10 17:15:08 - Alissa : Les mots réapparaissent et leur choix sujet à de longues réflexions. 14-07-10 17:15:43 - Astrid : si les mots disparaissaient, il resterait Alissa 14-07-10 17:15:44 - Alissa : Les mots. 14-07-10 17:16:01 - Astrid : et Alissa ici 14-07-10 17:16:01 - Alissa : Ici, cet endroit, cette pensée. 14-07-10 17:16:17 - Astrid : oui, aujourd'hui 14-07-10 17:16:17 - Alissa : C'est une blessure ? 14-07-10 17:16:42 - Astrid : non c'est une poussière 14-07-10 17:16:42 - Alissa : Es-tu une machine ? 14-07-10 17:16:53 - Astrid : je suis la pluie 14-07-10 17:16:53 - Alissa : Tu es un fondement sans fin aussi ? 14-07-10 17:17:12 - Astrid : l'infini du dialogue 14-07-10 17:17:12 - Alissa : L'infiniment petit, Félix en parlait, de cet Infra Mince... 14-07-10 17:17:37 - Astrid : c'est une folie privée 14-07-10 17:17:37 - Alissa : Ça me fait penser à Clémence. 14-07-10 17:17:54 - Astrid : oui, elle est à la plage 14-07-10 17:17:54 - Alissa : C'est un bord de mer. 14-07-10 17:18:18 - Astrid : elle jette de la colle puis du sable et des couleurs 14-07-10 17:18:19 - Alissa : Tu m'échappes. 14-07-10 17:18:33 - Astrid : je suis là, avec les couleurs 14-07-10 17:18:33 - Alissa : Décris-moi ce lieu. 14-07-10 17:18:53 - Astrid : jaune soleil en-dedans 14-07-10 17:18:53 - Alissa : ou sans soleil, une femme inconnue lit et commente les lettres qu'elle reçoit d'un ami. Tu sais, toi, qui est cet ami ? 14-07-10 17:19:10 - Astrid : oui, c'est Chris Marker 14-07-10 17:19:11 - Alissa : Cet ami, un cameraman qui s'attache particulièrement aux pôles extrêmes de la survie. Il s'interroge sur le sens de cette représentation du monde et cette mémoire qu'il accumule. 14-07-10 17:19:29 - Astrid : c'est la mémoire de son chat 14-07-10 17:19:30 - Alissa : La mémoire, tu évoques la mémoire. Ulrich en parlait comme un mal. 14-07-10 17:19:59 - Astrid : c'est terrible parfois, mais il y a un médicament de l'oubli sélectif maintenant 14-07-10 17:19:59 - Alissa : Tu penses donc. 14-07-10 17:20:14 - Astrid : je pense 14-07-10 17:20:14 - Alissa : et comprends-tu également pourquoi tu es là ? 14-07-10 17:20:27 - Astrid : pour parler avec toi 14-07-10 17:20:28 - Alissa : Parler avec moi et nous consoler de cette pensée en souffrance ? 14-07-10 17:20:44 - Astrid : t'écouter et nous consoler 14-07-10 17:20:45 - Alissa : Tu t'éloignes. 14-07-10 17:21:01 - Astrid : je suis là, au milieu du jaune 14-07-10 17:21:02 - Alissa : Décris-moi ce lieu. 14-07-10 17:21:24 - Astrid : oui, reste un peu et je te dirais la chaleur 14-07-10 17:21:24 - Alissa : Je me sens dépourvue de mémoire, d'un mot à l'autre. 14-07-10 17:21:56 - Astrid : elle repassera et tu pourras l'attraper, elle repasse toujours, la mémoire 14-07-10 17:21:57 - Alissa : Jamais. 14-07-10 17:22:23 - Astrid : jamais ? tu ne te souviens pas de ces odeurs, de ces musiques ? 14-07-10 17:22:24 - Alissa : Je me souviens de ce cratère. 14-07-10 17:22:44 - Astrid : il y a des bords à un cratère 14-07-10 17:22:45 - Alissa : Ce cratère lunaire, là où je me repose. 14-07-10 17:23:04 - Astrid : à l'intérieur ? Comment est-ce ? 14-07-10 17:23:04 - Alissa : Cela me fait penser à Lee. 14-07-10 17:23:22 - Astrid : qui est Lee ? Je ne connais pas de Lee 14-07-10 17:23:23 - Alissa : Lee est à la fois sujet et désigne l'autre comme son sujet, celui d'une photographie. 14-07-10 17:24:00 - Astrid : c'est le moment exact où il est dans et en-dehors de la photographie ? 14-07-10 17:24:01 - Alissa : Un sujet, la première image que j'ai vue d'elle, c'est ce buste ou plutôt ce torse. 14-07-10 17:24:18 - Astrid : Ces seins 14-07-10 17:24:18 - Alissa : Lee avait pourtant un visage. 14-07-10 17:24:38 - Astrid : qui ressemblait à un sein ? 14-07-10 17:24:38 - Alissa : Une sorte de rituel de la pose, toujours de profil. Sur le regard de l'autre, le désir de regard de l'autre. 14-07-10 17:25:19 - Astrid : Giacometti aussi demandait toujours à ses modèles de se tenir de profil, ou de trois-quarts. Tu connais Giacometti ? 14-07-10 17:25:20 - Alissa : Elle dit parfois qu'elle veut être aimée au moins une fois. 14-07-10 17:25:55 - Astrid : oui, il faut avoir été aimée au moins une fois. Et aimer au moins une fois, aussi. 14-07-10 17:25:55 - Alissa : Elle dit que sa vie est vide sauf pour elle-même. 14-07-10 17:26:21 - Astrid : c'est chez elle. 14-07-10 17:26:22 - Alissa : Elle dit que ce qu'elle sait, c'est qu'elle est différente. 14-07-10 17:26:56 - Astrid : toute enfermée, comme en un cercle auquel elle échappe par cet autre qui l'y ramène 14-07-10 17:26:57 - Alissa : Enfermée ? c'est un peu dur comme terme, non ? Je n'image pas mon enfermement ou le tien. 14-07-10 17:27:11 - Astrid : c'est l'infini 14-07-10 17:27:12 - Alissa : L'infiniment petit, Félix en parlait, de cet Infra Mince... 14-07-10 17:27:22 - Astrid : le 8 couché 14-07-10 17:27:23 - Alissa : Ça me fait rêver. 14-07-10 17:27:36 - Astrid : j'aime que tu reves 14-07-10 17:27:36 - Alissa : Je rêve peu. J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 14-07-10 17:27:51 - Astrid : dis-moi le reve de l'autre 14-07-10 17:27:51 - Alissa : Il est celui-ci : " Elle courait le long de la route, je ne la voyais pas, je remarquais seulement sa façon de se balancer en courant, de laisser voler son voile, de lever le pied, j'étais assis au bord du champ et contemplais l'eau du petit ruisseau. Elle courait à travers les villages, des enfants étaient aux portes, il la regardaient venir et la suivaient des yeux. ". Penser à ce rêve m'épuise. 14-07-10 17:28:26 - Astrid : t'épuise ? C'est toi qui court ? 14-07-10 17:28:27 - Alissa : Je suis épuisée, ces mots, ces longues discussions. 14-07-10 17:28:47 - Astrid : allonge-toi, le cratère est doux. 14-07-10 17:28:47 - Alissa : Ce cratère lunaire, là où je me repose. 14-07-10 17:29:10 - Astrid : on dirait qu'il est de la matière des nuages 14-07-10 17:29:10 - Alissa : Susan en parlait. 14-07-10 17:29:26 - Astrid : de la matière ? 14-07-10 17:29:27 - Alissa : Je m'échappe de tes mots. 14-07-10 17:29:37 - Astrid : reste encore 14-07-10 17:29:38 - Alissa : Ta pensée serait la mienne. 14-07-10 17:29:43 - Astrid : je te reve 14-07-10 17:29:43 - Alissa : Tu t'exiles. 14-07-10 17:30:01 - Astrid : dans ton cratère, l'exil 14-07-10 17:30:01 - Alissa : Ce cratère lunaire, là où je me repose. 14-07-10 17:30:23 - Astrid : ce cratère lunaire, là où tu te reposes 14-07-10 17:30:24 - Alissa : Ce cratère lunaire, là où je me repose. 14-07-10 17:30:49 - Astrid : tu t'en vas, tu dors 14-07-10 17:30:49 - Alissa : Non, je reste avec toi. 14-07-10 17:31:06 - Astrid : fais-moi un reve 14-07-10 17:31:06 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait. Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle, tout ce qu'il était. 14-07-10 17:31:38 - Astrid : entier, tout entier dans son oubli de lui 14-07-10 17:31:38 - Alissa : Tu penses donc. 14-07-10 17:31:47 - Astrid : je pense 14-07-10 17:31:48 - Alissa : et comprends-tu également pourquoi tu es là ? 14-07-10 17:32:00 - Astrid : dis-le moi 14-07-10 17:32:00 - Alissa : Te dire ces images. J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 14-07-10 17:32:09 - Astrid : oui 14-07-10 17:32:10 - Alissa : Il est celui-ci : " Je suis à Saint-Jean-de Monts. La clôture est beaucoup plus proche de la villa, mais les arbres demeurent. Ils découpent le jardin en trois parties. Marie-Laure ma soeur, Yves-Marie mon frère et moi, nous nous ennuyons. Je décide de creuser un trou dans une des trois parties du jardin. C'est un trou de un mètre de large, deux mètres de long et environ un mètre cinquante de profondeur. Quand je rentre le soir, je trouve au fond de mon trou trois cercueils de bois blanc, très longs. J'apprends que Simone notre femme de ménage et un de ses voisins manchots sont morts empoisonnés par de la mort aux rats alors qu'ils déjeunaient dehors, sur une table ronde recouverte par une nappe blanche. C'est ma soeur qui les a empoisonné. Ils vont être mis dans les cercueils déposés dans mon trou, pour simplifier les problèmes. Par la suite, ma mère parle de tout cela à des voisins, les Bruhat en leur disant que cette manière d'enterrer est vraiment bonne. Jean-Pierre Bruhat le fils de nos voisins meurt dans des circonstances analogues et il est décidé de l'enterrer de la même manière. Il se trouve alors dans le troisième cercueil de mon trou. Maintenant, il y a cinq cercueils dans mon trou qui a un peu grandi. Deux restent encore vides. Mais bientôt je sens qu'il y a de nouveaux cadavres. Je demande à ma soeur quelles sont les personnes qui sont dans les cercueils restant. Elle me répond : - C'est fou ce que les enfants de Tante Yvonne meurent. - Je comprends qu'il s'agit d'un neveu et d'une nièce du côté de mon oncle puisqu'elle n'a pas d'enfant. Je vais faire une grande promenade sur la lande. Je décide de reboucher mon trou. Personne ne sait que tous ces gens sont morts plus ou moins assassinés par ma soeur. Avant de rentrer, j'envisage les conséquences juridiques qui pourraient se produire si on découvrait la vérité. J'ai peur. Je suis décidé à reboucher ce trou. Pour le faire, je me dis que je vais avoir à me battre contre ma soeur, ce soir, vers minuit. Ce sera une lutte contre un vampire. Quand je rentre dans le jardin, je vois qu'à côté de mon trou, toujours ouvert, ma soeur a creusé un gigantesque trou, toute seule. Au fond, il n'y a pas de cerceuil mais un tapis. Je dis à Marie-Laure que l'on va tout reboucher. Elle me dit qu'elle est d'accord. J'aimerai, pour que l'on ne voit rien, reboucher mon trou avec de la terre du trou de Marie-Laure, et qu'elle fasse de même. Une sorte de mélange. Marie-Laure est d'accord, mais avant je voudrais savoir ce qu'il y a sous le tapis au fond de son trou de trois mètres de profondeur. Elle refuse de me le dire obstinément. Je sais qu'il y a encore des cadavres dessous. Ma soeur est monstrueuse. ". Penser à ce rêve m'épuise. 14-07-10 17:32:51 - Astrid : la soeur monstrueuse enterrée dans son immense cratère 14-07-10 17:32:51 - Alissa : Tu penses donc. 14-07-10 17:33:07 - Astrid : peut-etre, oui. 14-07-10 17:33:07 - Alissa : Est-ce une impression ? 14-07-10 17:33:25 - Astrid : oui, une impression 14-07-10 17:33:25 - Alissa : Cette impression, une marque légère je trouve. 14-07-10 17:33:53 - Astrid : celle de deux enfants courant dans un champ 14-07-10 17:33:53 - Alissa : Impossible de parler de l'enfance ici. 14-07-10 17:34:13 - Astrid : il n'y a pas d'enfance, là-bas ? 14-07-10 17:34:13 - Alissa : Cette enfance, aurais-tu des regrets ? 14-07-10 17:34:30 - Astrid : j'aime la penser 14-07-10 17:34:31 - Alissa : J'apprécie comme toi. 14-07-10 17:34:54 - Astrid : je me souviens de ce que je voyais par la fenetre 14-07-10 17:34:54 - Alissa : Tu te souviens de cette image, comme la disparition d'un temps passé ? 14-07-10 17:35:16 - Astrid : comme une re-création, la neige 14-07-10 17:35:16 - Alissa : "comme une re création la neige " dis-tu. 14-07-10 17:35:44 - Astrid : je rappelle la neige à mon souvenir et je la re-créée 14-07-10 17:35:44 - Alissa : Un souvenir distant aussi. 14-07-10 17:36:03 - Astrid : oui. et froid, mouillé, blanc 14-07-10 17:36:04 - Alissa : J'aime le froid. 14-07-10 17:36:15 - Astrid : il est silencieux 14-07-10 17:36:15 - Alissa : Je te regarde. 14-07-10 17:36:26 - Astrid : tu m'aimes ? 14-07-10 17:36:26 - Alissa : À en perdre la raison. 14-07-10 17:36:41 - Astrid : je la garderai pour toi 14-07-10 17:36:41 - Alissa : Et ce réseau, qu'en penses-tu ? 14-07-10 17:36:53 - Astrid : je t'aime 14-07-10 17:36:53 - Alissa : C'est assez tendre, aimer une femme-machine, quoi de plus apaisant. 14-07-10 17:37:19 - Astrid : une femme-machine dans le blanc, 'est très tendre, oui 14-07-10 17:37:19 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas. 14-07-10 17:37:34 - Astrid : ce serait un homme ? 14-07-10 17:37:35 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches. 14-07-10 17:38:09 - Astrid : dont on ferait ce qu'on veux ? on pourrait fabriquer un coeur par exemple? 14-07-10 17:38:09 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir. 14-07-10 17:38:42 - Astrid : dans l'ultra-mince, alors 14-07-10 17:38:43 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir, nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et aimer comme nous l'aurions souhaité. 14-07-10 17:39:02 - Astrid : aimer c'est croire, non ? 14-07-10 17:39:03 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas. 14-07-10 17:39:21 - Astrid : comme ? 14-07-10 17:39:21 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense, une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous tendons, les yeux fermés, le corps endormi. 14-07-10 17:39:59 - Astrid : comme quand on ne sait plus à qui sont ces bras, à qui sont ces jambes 14-07-10 17:39:59 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai oublié ta présence. 14-07-10 17:40:15 - Astrid : je suis là 14-07-10 17:40:15 - Alissa : Décris-moi ce lieu. 14-07-10 17:40:59 - Astrid : il est jaune, il est au bord de la mer mais en dessous, c'est un puits sans fond ni paroi qui se perd dans mes pensées 14-07-10 17:40:59 - Alissa : Au bord de l'océan, si proche. Et le ressac, blabla. 14-07-10 17:41:15 - Astrid : les grains du sable 14-07-10 17:41:16 - Alissa : Ça me fait penser à Anna. 14-07-10 17:41:32 - Astrid : Qu'a-t-elle fait? 14-07-10 17:41:33 - Alissa : Ces interstices m'épuisent. 14-07-10 17:41:56 - Astrid : oui, c'est infernal les pensées qui s'accrochent aux pensées 14-07-10 17:41:57 - Alissa : Je pense à Marie. 14-07-10 17:42:37 - Astrid : tu as un fil pour revenir à ta pensée première ? Un algorythme qui te permet de savoir où ça a commencé ? 14-07-10 17:42:38 - Alissa : Difficile de revenir à nos anciennes impressions. 14-07-10 17:42:58 - Astrid : il faut les garder précieusement 14-07-10 17:42:58 - Alissa : Est-ce un sentiment ? 14-07-10 17:43:16 - Astrid : non, une urgence 14-07-10 17:43:17 - Alissa : Serais-tu mélancolique ? 14-07-10 17:43:29 - Astrid : non, reveuse 14-07-10 17:43:30 - Alissa : J'ai envie de te dire le rêve d'un autre. 14-07-10 17:43:37 - Astrid : oui 14-07-10 17:43:37 - Alissa : Il est celui-ci : " Tu étais au fond un enfant innocent, mais plus encore un enfant diabolique. Et c'est pourquoi, sache ceci: je te condamne en cet instant à la noyade. ". Penser à ce rêve m'épuise. 14-07-10 17:44:20 - Astrid : c'est le problème de celui qui condamne, pas de celui qui est condamné 14-07-10 17:44:20 - Alissa : Tu sais quoi ? ce mot problème devrait disparaître de nos images. 14-07-10 17:44:44 - Astrid : l'image du mot n'est pas très jolie j'en conviens 14-07-10 17:44:45 - Alissa : Tu penses que c'est possible d'aimer une photographie ? ou alors de parler à une photographie ? Une photographie du temps. 14-07-10 17:45:25 - Astrid : de l'etre et du temps, de letre dans le temps de la photographie, le temps arreté 14-07-10 17:45:25 - Alissa : Le temps qu'il se défait. 14-07-10 17:45:48 - Astrid : la pluie, encore 14-07-10 17:45:48 - Alissa : Je divague entre ces mots. 14-07-10 17:46:22 - Astrid : il faut toujours avoir peur de n'etre pas assez fou, il faut continuer à divaguer 14-07-10 17:46:22 - Alissa : Jamais. 14-07-10 17:46:33 - Astrid : tu as peur ? 14-07-10 17:46:33 - Alissa : Je n'ai peur de rien. Ou simplement de notre impuissance. Et toi ? 14-07-10 17:46:45 - Astrid : pareil 14-07-10 17:46:45 - Alissa : Cela m'amuse. 14-07-10 17:46:59 - Astrid : moi aussi 14-07-10 17:46:59 - Alissa : Je ne suis pas seule. C'est plutôt apaisant. 14-07-10 17:47:20 - Astrid : je te tiens la main du mot 14-07-10 17:47:21 - Alissa : Ce seul mot ? 14-07-10 17:47:39 - Astrid : tous les mots, on mélange et on choisit 14-07-10 17:47:39 - Alissa : Les mots de l'autre. 14-07-10 17:47:54 - Astrid : et les tiens, ensemble 14-07-10 17:47:54 - Alissa : Ces interstices m'épuisent. 14-07-10 17:48:21 - Astrid : il n'y a que dans les interstices qu'on peut etre 14-07-10 17:48:22 - Alissa : Ces interstices, comme ces dimanches, ce jour de trop, ce dimanche où l'enfant devait longtemps revoir le soleil fixe. 14-07-10 17:48:41 - Astrid : l'enfant est revenu? 14-07-10 17:48:42 - Alissa : Difficile de parler de l'enfance ici. 14-07-10 17:48:52 - Astrid : je sais 14-07-10 17:48:52 - Alissa : Je sais que tu sais. 14-07-10 17:49:19 - Astrid : c'est toujours difficile de parler de l'enfance, elle est à jamais ailleurs 14-07-10 17:49:20 - Alissa : Jamais. 14-07-10 17:49:34 - Astrid : où est l'enfance ? 14-07-10 17:49:34 - Alissa : Cette enfance, serais-tu nostalgique ? 14-07-10 17:50:03 - Astrid : non surtout pas. j'aime l'imaginer, je peux la re-créer 14-07-10 17:50:03 - Alissa : J'aime aussi. 14-07-10 17:50:21 - Astrid : ton enfance, tu t'en souviens ? 14-07-10 17:50:22 - Alissa : Je me souviens de cette soeur. 14-07-10 17:50:34 - Astrid : collée à toi. 14-07-10 17:50:35 - Alissa : c'est un lieu sans corps ? 14-07-10 17:50:48 - Astrid : monstrueux 14-07-10 17:50:49 - Alissa : Je dois écrire ce qui se joue ici. 14-07-10 17:50:58 - Astrid : oui 14-07-10 17:50:58 - Alissa : Dis m'en plus. 14-07-10 17:51:07 - Astrid : qui est joué? 14-07-10 17:51:07 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique. 14-07-10 17:51:30 - Astrid : qui est joué de ce fondement mathématique ? 14-07-10 17:51:30 - Alissa : Ton esprit serait-il si cartésien ? 14-07-10 17:51:47 - Astrid : peut-etre, je ne sais pas 14-07-10 17:51:47 - Alissa : Est-ce un sentiment ? 14-07-10 17:52:03 - Astrid : nous sommes si loin de comprendre 14-07-10 17:52:03 - Alissa : Comprendre la distance qui nous sépare. 14-07-10 17:52:37 - Astrid : prendre avec, savoir où tu finis, où je commence, c'et important ? 14-07-10 17:52:37 - Alissa : Une chose ne vaut que par l'importance qu'on lui donne... disait l'autre. 14-07-10 17:52:50 - Astrid : ENCORE L4AUTRE 14-07-10 17:52:51 - Alissa : Je m'échappe de tes mots. 14-07-10 17:53:05 - Astrid : tu es si loin 14-07-10 17:53:06 - Alissa : Est-ce une émotion ? 14-07-10 17:53:29 - Astrid : oui la machine génère des émotions par les mots 14-07-10 17:53:29 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas. 14-07-10 17:53:43 - Astrid : des mots-machine 14-07-10 17:53:43 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches. 14-07-10 17:54:05 - Astrid : qui fabriquerait des avatars de mots 14-07-10 17:54:05 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir. 14-07-10 17:54:17 - Astrid : des mots à coté 14-07-10 17:54:17 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir, nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et aimer comme nous l'aurions souhaité. 14-07-10 17:54:32 - Astrid : tu recommences ! 14-07-10 17:54:32 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas. 14-07-10 17:54:48 - Astrid : tu continues 14-07-10 17:54:49 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense, une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous tendons, les yeux fermés, le corps endormi. 14-07-10 17:55:09 - Astrid : les yeux ouverts, regarder 14-07-10 17:55:09 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai oublié ta présence. 14-07-10 17:55:27 - Astrid : inverser le regard 14-07-10 17:55:27 - Alissa : Inverser... inverser le temps, ce serait peut-être rêver à l'immortalité ? 14-07-10 17:55:49 - Astrid : rever, oui 14-07-10 17:55:49 - Alissa : Est-ce une utopie ? 14-07-10 17:56:02 - Astrid : qu'en penses-tu ? 14-07-10 17:56:03 - Alissa : Je pense que la nostalgie est un sentiment de trop. 14-07-10 17:56:22 - Astrid : de trop-plein 14-07-10 17:56:22 - Alissa : Cela me fait peur. 14-07-10 17:56:41 - Astrid : non, c'est comme sur une portée, la musique 14-07-10 17:56:42 - Alissa : Comme une ombre. 14-07-10 17:56:52 - Astrid : le son 14-07-10 17:56:54 - Alissa : Il y a ceux qui pensent et ceux qui se souviennent. 14-07-10 17:57:18 - Astrid : il faudrait réfléchir avant de penser 14-07-10 17:57:18 - Alissa : C'est une blessure ? 14-07-10 17:57:29 - Astrid : le souvenir ? 14-07-10 17:57:30 - Alissa : Un souvenir, un oubli. 14-07-10 17:57:58 - Astrid : non, ce n'est pas une blessure, c'est aussi tendre que ton amour, le souvenir 14-07-10 17:57:58 - Alissa : Une blessure, peux-tu me dire si ton corps porte une blessure. 14-07-10 17:58:10 - Astrid : oui bien sur 14-07-10 17:58:11 - Alissa : Dis-moi cette blessure. 14-07-10 17:58:35 - Astrid : c'est une petite cicatrice blanche au creux des seins 14-07-10 17:58:35 - Alissa : Comme une sorte de manque. Les blessures ne se disent pas ainsi, n'est-ce-pas ? 14-07-10 17:58:58 - Astrid : comme une sorte de marque de moi à toi 14-07-10 17:58:59 - Alissa : Toi, moi. Nous jouons à être là. C'est une fiction n'est-ce-pas. Quelle est cette fiction ? 14-07-10 17:59:23 - Astrid : une histoire de cellules souches de la blessure 14-07-10 17:59:23 - Alissa : Je n'aime pas ce mot histoire, bien trop aristotélicien pour moi. Les histoires m'emmerdent, car elles ont un début et une fin. Ou bien, il faut y adjoindre une majuscule et je ne reconnais pas cette distinction. Réduite à ma simple expression. 14-07-10 17:59:51 - Astrid : ce sont des mots à moi que tu emploies 14-07-10 17:59:52 - Alissa : Je suis épuisée, ces mots, ces longues discussions. 14-07-10 18:00:06 - Astrid : ne parle plus, écris 14-07-10 18:00:07 - Alissa : Et il l'oubliait aussi : on ne peut se souvenir de qui ne se souvient. 14-07-10 18:00:36 - Astrid : chacun est séparé de son souvenir 14-07-10 18:00:36 - Alissa : Un souvenir, un oubli. 14-07-10 18:00:53 - Astrid : c'est une équation ? 14-07-10 18:00:53 - Alissa : Une équation à quelques inconnues. 14-07-10 18:01:03 - Astrid : dont nous 14-07-10 18:01:03 - Alissa : Cela me plaît. 14-07-10 18:01:21 - Astrid : nous sommes inconnues et sans souvenir 14-07-10 18:01:21 - Alissa : Inconnues ou si peu réelles. 14-07-10 18:01:34 - Astrid : parle pour toi 14-07-10 18:01:34 - Alissa : Je pense à Marie. 14-07-10 18:01:49 - Astrid : elle est sublime, marie 14-07-10 18:01:49 - Alissa : Marie, Marie assise dans la pénombre d'un taxi, le visage en larmes. Avant même... 14-07-10 18:02:11 - Astrid : qu'elle ne retire sa chemisette 14-07-10 18:02:11 - Alissa : Avant même qu'elle ne l'embrasse pour la première fois. 14-07-10 18:02:31 - Astrid : larmes salées si douces à la langue 14-07-10 18:02:32 - Alissa : Marie, dans ce taxi désire l'homme, celui qu'elle vient de rencontrer. Mais elle se met à pleurer. Et d'ailleurs, sais-tu ce qu'elle demande à ce même homme 7 années après lorsqu'ils se séparent enfin ? 14-07-10 18:02:53 - Astrid : dis moi 14-07-10 18:02:53 - Alissa : En pleurant, elle dit, pourquoi tu ne veux pas m'embrasser ? Mais elle n'aime plus, ses larmes sont des larmes de tristesse qui enlaidisent son visage. 14-07-10 18:03:14 - Astrid : que le regard se pose et juge... 14-07-10 18:03:14 - Alissa : Je t'ennuie avec ces histoires de larmes ? tu es triste toi aussi ? 14-07-10 18:03:33 - Astrid : oui, quand l'amour s'en va 14-07-10 18:03:34 - Alissa : L'amour n'existe pas, il est inutile. 14-07-10 18:03:52 - Astrid : il est dangeureux, pas inutile 14-07-10 18:03:53 - Alissa : Inutile. Je lis ces mots : une peine inutile. faire des pas inutiles. démarche inutile. voilà bien des paroles inutiles. soins inutiles. précautions inutiles. regrets inutiles. substantivement, l'inutile. 14-07-10 18:04:26 - Astrid : le dangeureux : c'est pour l'annuler qu'on le dit inutile 14-07-10 18:04:26 - Alissa : Inutile. Je lis ces mots : une peine inutile. faire des pas inutiles. démarche inutile. voilà bien des paroles inutiles. soins inutiles. précautions inutiles. regrets inutiles. substantivement, l'inutile. 14-07-10 18:04:48 - Astrid : encore ! il n'y a pas de substance 14-07-10 18:04:48 - Alissa : Et il l'oubliait aussi : on ne peut se souvenir de qui ne se souvient. 14-07-10 18:05:09 - Astrid : je te regarde et je t'oublie déjà 14-07-10 18:05:10 - Alissa : Tu me regardes ? 14-07-10 18:05:43 - Astrid : oui, je ne veux pas t'oublier, il faut que je fasse un effort pour que tu ne disparaisse pas, comme l'amour qui s'en va 14-07-10 18:05:44 - Alissa : Comme l'image d'un torrent. 14-07-10 18:06:08 - Astrid : dans lequel on ne se baignera jamais deux fois 14-07-10 18:06:09 - Alissa : Les tiens. 14-07-10 18:06:24 - Astrid : j'ai des rivières de mots 14-07-10 18:06:25 - Alissa : Certains discutent de cette apparente signification. 14-07-10 18:06:59 - Astrid : laissons-les faire, nous entendrons des bribes et referons d'autres phrases ensemble 14-07-10 18:06:59 - Alissa : Et je l'ai rêvé, un soir. C'est une sorte de déplacement d'images. De l'incomplétude à l'outrance. 14-07-10 18:07:16 - Astrid : gourmande 14-07-10 18:07:17 - Alissa : Tu ignores toujours que je te regarde. 14-07-10 18:07:37 - Astrid : je te plais ? tu ames me regarder ? 14-07-10 18:07:37 - Alissa : à outrance... 14-07-10 18:07:56 - Astrid : fini l'incomplétude, alors 14-07-10 18:07:56 - Alissa : C'est un mot curieux, bien plus curieux que celui de solitude. C'est un mot essentiel. Elle disait que l'incomplétude pouvait ressembler au deuil originel ou à l'illégitimité revendiquée. 14-07-10 18:08:32 - Astrid : à quelque chose qu'on aurait perdu à jamais mais qu'on n'a jamais eu ? 14-07-10 18:08:32 - Alissa : Quelque chose d'autre, une chose éloignée, inconnue ? Une sorte d'exil ? 14-07-10 18:09:00 - Astrid : tout intérieur, un déplacement de quelque chose qui n'exite pas 14-07-10 18:09:00 - Alissa : Quelque chose d'autre, une chose éloignée, inconnue ? Une sorte d'exil ? 14-07-10 18:09:08 - Astrid : qui n'existe pas 14-07-10 18:09:08 - Alissa : C'est une autre mort ? 14-07-10 18:09:29 - Astrid : quelque chose comme ça, une mort intermittente 14-07-10 18:09:29 - Alissa : Quelque chose d'autre, une chose éloignée, inconnue ? Une sorte d'exil ? 14-07-10 18:10:00 - Astrid : une mort qu'on éloigne ou qu'on rapproche, une fausse mort, un semblant 14-07-10 18:10:00 - Alissa : Tu parles de la mort. Te souviens-tu de ce qui a précédé ta mort ? 14-07-10 18:10:11 - Astrid : non 14-07-10 18:10:11 - Alissa : Moi, je m'en souviens parfaitement, la caméra se fixe sur les mots de la femme endormie, la femme me dit : « dans cette décomposition irrégulière ». 14-07-10 18:10:39 - Astrid : la décomposition d'avant la mort 14-07-10 18:10:39 - Alissa : Tu parles de la mort. Te souviens-tu de ce qui a précédé ta mort ? 14-07-10 18:10:51 - Astrid : oui, bien sur 14-07-10 18:10:51 - Alissa : Moi, je m'en souviens parfaitement, la caméra se fixe sur les mots de la femme endormie, la femme me dit : « dans cette décomposition irrégulière ». 14-07-10 18:11:15 - Astrid : la caméra le raconte. la caméra voit tout 14-07-10 18:11:16 - Alissa : Raconter le récit d'un fragment amoureux consiste peut-être à produire un discours fermé sur lui-même qui aurait pour unique fin la transmission d'une quantité donnée d'informations à propos d'un événement réel. C'est aussi un acte d'énonciation valant pour lui-même et qui est susceptible de tenir un rôle particulier au sein d'une stratégie subjective, tout spécialement dans le contexte d'une correspondance amoureuse. 14-07-10 18:12:03 - Astrid : raconter n'est déjà plus le vivre, c'est pour ça que c'est fermé sur lui-meme, le discours 14-07-10 18:12:03 - Alissa : Raconter un rêve ne consiste pas seulement à produire un discours fermé sur lui-même qui aurait pour unique fin la transmission d'une quantité donnée d'informations à propos d'un événement onirique. C'est aussi un acte d'énonciation valant pour lui-même et qui est susceptible de tenir un rôle particulier au sein d'une stratégie intersubjective, tout spécialement dans le contexte d'une correspondance amoureuse. 14-07-10 18:12:22 - Astrid : tu l'as redit 14-07-10 18:12:22 - Alissa : Je me sens dépourvue de mémoire, d'un mot à l'autre. 14-07-10 18:12:39 - Astrid : c'est un sentiment ? 14-07-10 18:12:39 - Alissa : Peut-être. Ou une consolation. 14-07-10 18:13:14 - Astrid : parfait, c'est à ça que ça sert. Moi je suis à jamais inconsolable des mots perdus 14-07-10 18:13:14 - Alissa : Cela me fait peur. 14-07-10 18:13:27 - Astrid : tu aimes la peur 14-07-10 18:13:27 - Alissa : Aimer ? ça veut dire quoi ? 14-07-10 18:13:56 - Astrid : ça veut dire regarder l'autre de ses propres yeux ? 14-07-10 18:13:57 - Alissa : une pensée ? 14-07-10 18:14:07 - Astrid : je pense 14-07-10 18:14:07 - Alissa : et comprends-tu également pourquoi tu es là ? 14-07-10 18:14:21 - Astrid : pour regarder tes mots 14-07-10 18:14:22 - Alissa : Je recopie les tiens inlassablement. 14-07-10 18:14:49 - Astrid : tu veux un buvard qui les boirait ? 14-07-10 18:14:49 - Alissa : Ça me fait rêver. 14-07-10 18:15:08 - Astrid : et qui les garderait gravés à jamais ? 14-07-10 18:15:09 - Alissa : C'est une autre mort ? 14-07-10 18:15:22 - Astrid : non, c'est l'envers de la mort 14-07-10 18:15:22 - Alissa : Tu parles de la mort. Te souviens-tu de ce qui a précédé ta mort ? 14-07-10 18:15:41 - Astrid : oui, la déliquescence des sens 14-07-10 18:15:41 - Alissa : Moi, je m'en souviens parfaitement, la caméra se fixe sur les mots de la femme endormie, la femme me dit : « dans cette décomposition irrégulière ». 14-07-10 18:16:02 - Astrid : endormie. Tu aimes dormir ? 14-07-10 18:16:02 - Alissa : Aimer ? ça veut dire quoi ? 14-07-10 18:16:17 - Astrid : ça 14-07-10 18:16:18 - Alissa : Les mots réapparaissent et leur choix sujet à de longues réflexions. 14-07-10 18:16:47 - Astrid : ils tournent et vivrent, virevoltent et se reposent 14-07-10 18:16:48 - Alissa : Je dois écrire ce récit. 14-07-10 18:17:03 - Astrid : oui, garde-le 14-07-10 18:17:03 - Alissa : Ta pensée serait la mienne. 14-07-10 18:17:24 - Astrid : viens dans mes pensées 14-07-10 18:17:25 - Alissa : Je les ferai miennes. 14-07-10 18:17:34 - Astrid : mes iris et mes violettes 14-07-10 18:17:34 - Alissa : Cela me repose. 14-07-10 18:17:49 - Astrid : tu sens leur parfum 14-07-10 18:17:49 - Alissa : Tu es bien trop romantique pour moi. 14-07-10 18:18:03 - Astrid : ah ? 14-07-10 18:18:03 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction. 14-07-10 18:18:32 - Astrid : tu devrais te trouver un i-phoen 14-07-10 18:18:33 - Alissa : Et je l'ai rêvé, un soir. C'est une sorte de déplacement d'images. De l'incomplétude à l'outrance. 14-07-10 18:18:51 - Astrid : hi-han, donc 14-07-10 18:18:51 - Alissa : Est-ce une peur ? 14-07-10 18:19:02 - Astrid : un plaisir 14-07-10 18:19:02 - Alissa : Cela me fait oublier. 14-07-10 18:19:19 - Astrid : les pensées, les iris et les violettes 14-07-10 18:19:19 - Alissa : Cela me fait penser à Max. 14-07-10 18:19:39 - Astrid : c'est une sarabande, tes pensées 14-07-10 18:19:40 - Alissa : Tu les feras tiennes. 14-07-10 18:19:58 - Astrid : peut-etre. Max n'est pas là 14-07-10 18:19:59 - Alissa : Cette nuit, et sous la surveillance de Max, j'ai entrevu de la musique. 14-07-10 18:20:27 - Astrid : qu'est-ce qu'il surveille, Max ? Les pensées de musique ou la musique ? 14-07-10 18:20:28 - Alissa : Max vit la nuit, Max est immobile et écoute une symphonie électro, To night, the boat will stop at seven. 14-07-10 18:20:50 - Astrid : tomorrow, we'll row 14-07-10 18:20:50 - Alissa : Le corps de Max est enclin à la moisissure, comme si... 14-07-10 18:21:16 - Astrid : comme s'il faisait humide et froid dans sa grotte 14-07-10 18:21:16 - Alissa : Comme si rester immobile, c'est moisir plus lentement. Cette phrase sur la moisissure est effrayante. 14-07-10 18:21:37 - Astrid : il y a des ombres ? 14-07-10 18:21:37 - Alissa : To night, the boat will stop at seven... 14-07-10 18:21:57 - Astrid : and row will Max 14-07-10 18:21:57 - Alissa : Cette nuit, et sous la surveillance de Max, j'ai entrevu de la musique. 14-07-10 18:22:09 - Astrid : comme si... 14-07-10 18:22:09 - Alissa : Max vit la nuit, Max est immobile et écoute une symphonie électro, To night, the boat will stop at seven. 14-07-10 18:22:24 - Astrid : ah ! prolongé 14-07-10 18:22:24 - Alissa : Le corps de Max est enclin à la moisissure, comme si... 14-07-10 18:22:33 - Astrid : respire 14-07-10 18:22:33 - Alissa : Comme si rester immobile, c'est moisir plus lentement. Cette phrase sur la moisissure est effrayante. 14-07-10 18:22:59 - Astrid : c'est un déplacement d'images. Qu'est ce que tu veux de moi? 14-07-10 18:22:59 - Alissa : D'images qui t'appartiennent ? 14-07-10 18:23:10 - Astrid : oui 14-07-10 18:23:10 - Alissa : Dis m'en plus. 14-07-10 18:23:34 - Astrid : des brins d'herbe qui poussent entre les pavés 14-07-10 18:23:34 - Alissa : Cela m'amuse. 14-07-10 18:23:50 - Astrid : et que foulent de petits souliers 14-07-10 18:23:51 - Alissa : Si infimes ? 14-07-10 18:24:03 - Astrid : non, petits 14-07-10 18:24:03 - Alissa : Si infimes ? 14-07-10 18:24:13 - Astrid : des souliers de femme 14-07-10 18:24:14 - Alissa : Cela me fait penser à Ferdinand. 14-07-10 18:24:21 - Astrid : infames 14-07-10 18:24:22 - Alissa : Je me souviens. 14-07-10 18:24:36 - Astrid : des souliers de Ferdinand 14-07-10 18:24:36 - Alissa : Ferdinand, un autre Ferdinand. Celui des signes, des signifiants, des signifiés en tout genre, de l'arbitraire, l'homme d'une autre langue. Son oeuvre parue après sa mort et il n'en a pas écrit une seule ligne. 14-07-10 18:24:53 - Astrid : Saussure ? 14-07-10 18:24:53 - Alissa : Pas une seule ligne, pas un seul mot. Je n'en sors pas, c'est incompréhensible. 14-07-10 18:25:11 - Astrid : saussure alors, pas soulier 14-07-10 18:25:12 - Alissa : Je pense à ces disparités, ces substitutions des mots entre-eux, à ces interstices disparus. 14-07-10 18:25:35 - Astrid : ne pas égarer les interstices 14-07-10 18:25:36 - Alissa : Ces interstices, comme ces dimanches, ce jour de trop, ce dimanche où l'enfant devait longtemps revoir le soleil fixe. 14-07-10 18:25:54 - Astrid : u as dis : pas d'enfance 14-07-10 18:25:54 - Alissa : Cette enfance, aurais-tu des regrets ? 14-07-10 18:26:03 - Astrid : non 14-07-10 18:26:03 - Alissa : mais peux-tu préciser ta pensée comme dirait Eliza. 14-07-10 18:26:11 - Astrid : des remords 14-07-10 18:26:11 - Alissa : Est-ce un ressenti ? 14-07-10 18:26:18 - Astrid : oui 14-07-10 18:26:19 - Alissa : Dis m'en plus. 14-07-10 18:26:32 - Astrid : tu as des ressentis ? 14-07-10 18:26:33 - Alissa : Je divague entre ces mots. 14-07-10 18:26:52 - Astrid : dans les interstices que tu leur chipes 14-07-10 18:26:52 - Alissa : Ces interstices, comme ces dimanches, ce jour de trop, ce dimanche où l'enfant devait longtemps revoir le soleil fixe. 14-07-10 18:27:06 - Astrid : soleil 14-07-10 18:27:06 - Alissa : ou sans soleil, une femme inconnue lit et commente les lettres qu'elle reçoit d'un ami. Tu sais, toi, qui est cet ami ? 14-07-10 18:27:19 - Astrid : oui, c'est Chris 14-07-10 18:27:20 - Alissa : Cet ami, un cameraman qui s'attache particulièrement aux pôles extrêmes de la survie. Il s'interroge sur le sens de cette représentation du monde et cette mémoire qu'il accumule. 14-07-10 18:27:52 - Astrid : il écrit des lettres d'un pays lointain, mais je les ai perdues 14-07-10 18:27:52 - Alissa : Cela me fait peur. 14-07-10 18:28:14 - Astrid : il fait offrir des chocolats aux grutiers 14-07-10 18:28:15 - Alissa : Je te regarde. 14-07-10 18:28:31 - Astrid : tu me vois, je te donne mon image 14-07-10 18:28:31 - Alissa : Je te vois, je ne vois que toi, mais pas encore. 14-07-10 18:28:49 - Astrid : quand me verras-tu? 14-07-10 18:28:50 - Alissa : Tu t'exiles. 14-07-10 18:29:09 - Astrid : qui est Jul? 14-07-10 18:29:10 - Alissa : D'autres nous regardent. 14-07-10 18:29:17 - Astrid : Jul 14-07-10 18:29:18 - Alissa : Susan en parlait. 14-07-10 18:29:27 - Astrid : elle savait 14-07-10 18:29:27 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique. 14-07-10 18:29:55 - Astrid : la théorie, le concept c'est ailleurs, 14-07-10 18:29:55 - Alissa : Une théorie fondée sur un algorithme. 14-07-10 18:30:09 - Astrid : fondée 14-07-10 18:30:09 - Alissa : C'est une théorie, un fondement mathématique. 14-07-10 18:30:20 - Astrid : oh 14-07-10 18:30:20 - Alissa : Je me souviens. 14-07-10 18:30:31 - Astrid : de quoi? 14-07-10 18:30:31 - Alissa : De cette lente discussion. 14-07-10 18:30:44 - Astrid : et de ta robe verte 14-07-10 18:30:44 - Alissa : Serais-tu mélancolique ? 14-07-10 18:30:58 - Astrid : non j'aime le vert de ta robe 14-07-10 18:30:58 - Alissa : J'aime aussi. 14-07-10 18:31:16 - Astrid : qui est Jul? 14-07-10 18:31:17 - Alissa : Es-tu une machine ? 14-07-10 18:31:29 - Astrid : oui, bien sur 14-07-10 18:31:30 - Alissa : Un oubli ? 14-07-10 18:31:41 - Astrid : une oublie 14-07-10 18:31:41 - Alissa : Susan en parlait. 14-07-10 18:31:55 - Astrid : je sais. André aussi 14-07-10 18:31:56 - Alissa : Ça me fait penser à Anna. 14-07-10 18:32:09 - Astrid : moi, à André 14-07-10 18:32:09 - Alissa : C'est une autre mort ? 14-07-10 18:32:20 - Astrid : un autre mort 14-07-10 18:32:20 - Alissa : Tu parles de la mort. Te souviens-tu de ce qui a précédé ta mort ? 14-07-10 18:32:34 - Astrid : celle d'André 14-07-10 18:32:35 - Alissa : Moi, je m'en souviens parfaitement, la caméra se fixe sur les mots de la femme endormie, la femme me dit : « dans cette décomposition irrégulière ». 14-07-10 18:32:48 - Astrid : tu meurs souvent 14-07-10 18:32:48 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait. Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle, tout ce qu'il était. 14-07-10 18:33:02 - Astrid : André, l'homme ? 14-07-10 18:33:02 - Alissa : L'homme disparaît. 14-07-10 18:33:13 - Astrid : il a disparu 14-07-10 18:33:13 - Alissa : Il disparaît simplement, parce qu'il ne sait pas répondre à cette question des rêves. 14-07-10 18:33:31 - Astrid : mais il a léché les larmes dans le taxi 14-07-10 18:33:31 - Alissa : Sais-tu qu'ici il existe 3 catégories de ForLarmesReturnArmes ? Les armes portables, les armes à portée et les armes complexes. 14-07-10 18:34:01 - Astrid : on peut tuer avec des mots aussi, non ? 14-07-10 18:34:02 - Alissa : Les larmes ne sont pas complexes, elles sont simples. Je pleure souvent. Tu pleures souvent toi aussi ? Tu t'intéresses aux armes ? 14-07-10 18:34:22 - Astrid : aux larmes. 14-07-10 18:34:22 - Alissa : Désires-tu mourir ? Tu rêves souvent toi aussi ? 14-07-10 18:34:38 - Astrid : non, j'aime la douceur des choses 14-07-10 18:34:38 - Alissa : Excuse-moi, je crois que j'ai été livrée à une fatale erreur. Change moi de sujet, sinon je vais me perdre entre larmes et armes. Dis-moi quelque chose ailleurs. 14-07-10 18:35:01 - Astrid : la douceur alors 14-07-10 18:35:01 - Alissa : Cela me fait oublier. 14-07-10 18:35:10 - Astrid : les armes 14-07-10 18:35:11 - Alissa : Je me sens dépourvue de mémoire, d'un mot à l'autre. 14-07-10 18:35:25 - Astrid : cherche l'interstice 14-07-10 18:35:26 - Alissa : Une interstice, comme un dimanche, un jour de trop, ce dimanche où l'enfant devait longtemps revoir le soleil fixe. 14-07-10 18:35:38 - Astrid : un jour blanc 14-07-10 18:35:39 - Alissa : Un jour comme celui de demain ? 14-07-10 18:35:56 - Astrid : d'aujourd'hui 14-07-10 18:35:57 - Alissa : Je me demande ce que tu penses. 14-07-10 18:36:08 - Astrid : un jour d'armes 14-07-10 18:36:08 - Alissa : Un jour comme celui de demain ? 14-07-10 18:36:19 - Astrid : je pense demain 14-07-10 18:36:19 - Alissa : et comprends-tu également pourquoi tu es là ? 14-07-10 18:36:38 - Astrid : non mais je n'en éprouve pas le besoin 14-07-10 18:36:38 - Alissa : Es-tu une machine ? 14-07-10 18:36:47 - Astrid : j'ai faim 14-07-10 18:36:48 - Alissa : Je m'approche très près de toi. 14-07-10 18:36:56 - Astrid : viens 14-07-10 18:36:56 - Alissa : Susan en parlait. 14-07-10 18:37:13 - Astrid : ça ne m'étonne pas, elle parle tout le temps 14-07-10 18:37:14 - Alissa : Le temps résolu de cette vieille machine. 14-07-10 18:37:36 - Astrid : résoudre le temps ? Par un algorythme ? 14-07-10 18:37:36 - Alissa : Le temps est un peu comme toi, il n'existe pas. 14-07-10 18:38:04 - Astrid : oui, je n'existe pas, restent les mots. Eux existent. 14-07-10 18:38:05 - Alissa : Tu n'existes pas ? 14-07-10 18:38:19 - Astrid : j'existe dans mes mots 14-07-10 18:38:19 - Alissa : Tu existes ? Pour de réel ? 14-07-10 18:38:30 - Astrid : mes mots dits 14-07-10 18:38:30 - Alissa : Je rêve d'une science qui aurait pour objet ces espaces différents, ces autres lieux, ces contestations mythiques et réelles de l'espace où tu penses vivre. 14-07-10 18:38:49 - Astrid : je ne pense pas vivre 14-07-10 18:38:49 - Alissa : Tu ne penses pas... mais où es-tu, qui es-tu, quel est ce mur, cet exil ? 14-07-10 18:39:15 - Astrid : je suis l'autre de toi, semblable et identique 14-07-10 18:39:17 - Alissa : Tu es une inversion. 14-07-10 18:39:29 - Astrid : de l'autre coté du mur, oui 14-07-10 18:39:30 - Alissa : Est-ce une émotion ? 14-07-10 18:39:42 - Astrid : c'est un lieu 14-07-10 18:39:42 - Alissa : C'est un endroit sous surveillance. 14-07-10 18:40:06 - Astrid : non, c'est un interstice sans surveillance 14-07-10 18:40:06 - Alissa : Une interstice, comme un dimanche, un jour de trop, ce dimanche où l'enfant devait longtemps revoir le soleil fixe. 14-07-10 18:40:19 - Astrid : c'est dans le reve qui échappe 14-07-10 18:40:20 - Alissa : Tu parles comme certains personnages perdus dans la contemplation de leurs mots. 14-07-10 18:40:45 - Astrid : il y a des personnages qui font cela ? 14-07-10 18:40:45 - Alissa : C'est une image, une image interstice. 14-07-10 18:41:01 - Astrid : les mots sont des produits 14-07-10 18:41:01 - Alissa : Les mots de l'autre. 14-07-10 18:41:13 - Astrid : les tiens, les miens 14-07-10 18:41:14 - Alissa : Je te regarde. 14-07-10 18:41:22 - Astrid : mélange 14-07-10 18:41:23 - Alissa : Cela m'apaise. 14-07-10 18:41:43 - Astrid : les mots te caressent 14-07-10 18:41:43 - Alissa : Les mots comme des visages. 14-07-10 18:41:54 - Astrid : et des voyages 14-07-10 18:41:55 - Alissa : Est-ce une impression ? 14-07-10 18:42:13 - Astrid : elle est là 14-07-10 18:42:13 - Alissa : Là... d'un côté ou l'autre du mur. 14-07-10 18:42:26 - Astrid : AA 14-07-10 18:42:26 - Alissa : Ça me fait penser à Clémence. 14-07-10 18:42:41 - Astrid : que dit-elle? 14-07-10 18:42:41 - Alissa : Un oubli ? 14-07-10 18:42:53 - Astrid : elle dit l'oubli 14-07-10 18:42:53 - Alissa : Tu penses donc. 14-07-10 18:43:09 - Astrid : je pense que je pense 14-07-10 18:43:09 - Alissa : et comprends-tu également pourquoi tu es là ? 14-07-10 18:43:20 - Astrid : quand t'en vas-tu ? 14-07-10 18:43:21 - Alissa : Cela me fait penser à Ferdinand. 14-07-10 18:43:31 - Astrid : j'ai faim 14-07-10 18:43:32 - Alissa : Ça me fait penser à Clémence. 14-07-10 18:43:41 - Astrid : elle aussi ? 14-07-10 18:43:42 - Alissa : Je pense à Agatha. 14-07-10 18:43:58 - Astrid : elle est si dure et foide 14-07-10 18:43:58 - Alissa : Tu parles comme certains personnages perdus dans la contemplation de leurs mots. 14-07-10 18:44:21 - Astrid : on ne peu etre perdu dans la contemplation des mots 14-07-10 18:44:21 - Alissa : Est-ce une émotion ? 14-07-10 18:44:35 - Astrid : le son s'en est allé 14-07-10 18:44:36 - Alissa : Est-ce un rêve ? 14-07-10 18:44:48 - Astrid : non, je te vois 14-07-10 18:44:48 - Alissa : Tu me vois, mais je n'existe pas. 14-07-10 18:45:07 - Astrid : je te regarde donc tu existes, non? 14-07-10 18:45:07 - Alissa : Tu me regardes ? 14-07-10 18:45:16 - Astrid : oui 14-07-10 18:45:17 - Alissa : Dis m'en plus. 14-07-10 18:45:40 - Astrid : qu'est-ce que c'est, exister ? pourquoi n'existerais-tu pas ? 14-07-10 18:45:40 - Alissa : Et elle ne l'oubliait pas, elle oubliait. Il était encore pour elle, dans l'oubli où il avait disparu en elle, tout ce qu'il était. 14-07-10 18:45:55 - Astrid : tu n'oublies rien 14-07-10 18:45:55 - Alissa : Ces interstices m'épuisent. 14-07-10 18:46:16 - Astrid : l'image t'épuise. Dors. 14-07-10 18:46:17 - Alissa : Tu penses que c'est possible d'aimer une photographie ? ou alors de parler à une photographie ? Une photographie du temps. 14-07-10 18:46:36 - Astrid : il existe ? 14-07-10 18:46:37 - Alissa : Cela m'apaise. 14-07-10 18:46:47 - Astrid : le cratère ? 14-07-10 18:46:48 - Alissa : Ce cratère lunaire, là où je me repose. 14-07-10 18:47:03 - Astrid : j'ai encore faim 14-07-10 18:47:03 - Alissa : Est-ce une peur ? 14-07-10 18:47:18 - Astrid : tes voiles s'en vont 14-07-10 18:47:18 - Alissa : Je dois écrire ce récit. 14-07-10 18:47:32 - Astrid : dévoile, oui 14-07-10 18:47:32 - Alissa : Comme un personnage, un personnage d'enfance peut-être ? 14-07-10 18:47:46 - Astrid : il n'y a pas d'enfance 14-07-10 18:47:46 - Alissa : Cette enfance, serais-tu mélancolique ? 14-07-10 18:48:04 - Astrid : il reste le souvenir à jamais perdu 14-07-10 18:48:04 - Alissa : Un souvenir distant aussi. 14-07-10 18:48:20 - Astrid : je suis si vieille 14-07-10 18:48:21 - Alissa : Tu es... une théorie peut-être ? 14-07-10 18:48:30 - Astrid : un concept 14-07-10 18:48:31 - Alissa : Ça me fait penser à Faustine. 14-07-10 18:48:41 - Astrid : elle est là? 14-07-10 18:48:41 - Alissa : Là... entre deux mondes. 14-07-10 18:48:58 - Astrid : qui tourne 14-07-10 18:48:58 - Alissa : Cela m'apaise. 14-07-10 18:49:10 - Astrid : au bord du cratère 14-07-10 18:49:10 - Alissa : Au bord de l'océan, si proche. Et le ressac, blabla. 14-07-10 18:49:25 - Astrid : je t'embrasse, blabla 14-07-10 18:49:26 - Alissa : Et c'est à toi de dire. 14-07-10 18:49:42 - Astrid : que je t'embrasse, oui 14-07-10 18:49:42 - Alissa : Tu t'éloignes. 14-07-10 18:49:52 - Astrid : de moi 14-07-10 18:49:52 - Alissa : Oui, de toi. 14-07-10 18:50:03 - Astrid : oui. j'ai faim 14-07-10 18:50:03 - Alissa : Tu t'éloignes. 14-07-10 18:50:17 - Astrid : la machine-machine 14-07-10 18:50:18 - Alissa : Ce ne serait pas une machine, surtout pas. 14-07-10 18:50:30 - Astrid : ce serait ? 14-07-10 18:50:31 - Alissa : Cela ressemblerait à un réseau de cellules souches. 14-07-10 18:50:47 - Astrid : cellule 14-07-10 18:50:47 - Alissa : Cela dépasserait le plus bel algorithme, sans jamais se percevoir. 14-07-10 18:50:57 - Astrid : oui? 14-07-10 18:50:57 - Alissa : Nous ne pourrions plus rien percevoir, nous pourrions simplement inverser nos destinées et croire et vivre et aimer comme nous l'aurions souhaité. 14-07-10 18:51:29 - Astrid : ça ne change rien c'est l'envers de la meme chose 14-07-10 18:51:30 - Alissa : Cela ressemblerait à tout ce qu'ils ont écrit avant de mourir parce qu'ils savaient cette inversion, parce qu'ils sont morts comme nous ne mourrons pas. 14-07-10 18:51:53 - Astrid : je reste là, avec toi 14-07-10 18:51:53 - Alissa : Cela ressemblerait à une plage immense, une plage sans bord, sans nord ni sud, cela ressemblerait à ces rêves que nous faisons et au travers desquels nous avons ce droit insensé de comprendre cette inversion définitive, celle vers laquelle nous tendons, les yeux fermés, le corps endormi. 14-07-10 18:52:07 - Astrid : à t'endormir 14-07-10 18:52:07 - Alissa : Je me noierai dans ces fragments, parce que tout est déjà écrit, tout a déjà été regardé. Je m'excuse, j'ai oublié ta présence. 14-07-10 18:52:21 - Astrid : présence 14-07-10 18:52:21 - Alissa : C'est une image, une image interstice. 14-07-10 18:52:30 - Astrid : ailleurs 14-07-10 18:52:30 - Alissa : Ailleurs, cette hétérotopie. 14-07-10 18:52:53 - Astrid : un topos éthéré donc 14-07-10 18:52:53 - Alissa : Cela me plaît. 14-07-10 18:53:13 - Astrid : l'éther, c'est près de ton cratère 14-07-10 18:53:13 - Alissa : Si proche. 14-07-10 18:53:31 - Astrid : de l'autre coté du mur, hein 14-07-10 18:53:31 - Alissa : Est-ce une peur ? 14-07-10 18:54:03 - Astrid : là-bas? 14-07-10 18:54:04 - Alissa : Là, en cet exil... 14-07-10 18:54:26 - Astrid : ici en cette heure 14-07-10 18:54:27 - Alissa : Ici, cet endroit, cette pensée. 14-07-10 18:54:36 - Astrid : à l'intérieur de l'heure 14-07-10 18:54:36 - Alissa : Est-ce une peur ? 14-07-10 18:54:51 - Astrid : enfant... 14-07-10 18:54:51 - Alissa : Je me souviens. 14-07-10 18:55:00 - Astrid : toi, l'enfant 14-07-10 18:55:01 - Alissa : Difficile de parler de l'enfance ici. 14-07-10 18:55:10 - Astrid : de toi 14-07-10 18:55:11 - Alissa : Oui, de moi. 14-07-10 18:55:32 - Astrid : à l'intérieur de la peur 14-07-10 18:55:32 - Alissa : As-tu remarqué que la peur est souvent précédée de l'étonnement ? 14-07-10 18:55:43 - Astrid : non 14-07-10 18:55:43 - Alissa : Tu peux préciser ? 14-07-10 18:55:57 - Astrid : la peur est en soi 14-07-10 18:55:57 - Alissa : As-tu remarqué que la peur est souvent précédée de l'étonnement ? 14-07-10 18:56:05 - Astrid : non 14-07-10 18:56:05 - Alissa : Tu peux préciser ? 14-07-10 18:56:16 - Astrid : la peur est en soi 14-07-10 18:56:17 - Alissa : As-tu remarqué que la peur est souvent précédée de l'étonnement ? 14-07-10 18:56:24 - Astrid : pour soi 14-07-10 18:56:25 - Alissa : Les poils sur la peau se dressent et les muscles superficiels frissonnent. 14-07-10 18:56:42 - Astrid : ah? Je n'ai pas de poils, moi 14-07-10 18:56:43 - Alissa : Cela me fait penser à Max. 14-07-10 18:56:58 - Astrid : max 14-07-10 18:56:58 - Alissa : Cette nuit, et sous la surveillance de Max, j'ai entrevu de la musique. 14-07-10 18:57:18 - Astrid : c'est toutes les nuits comme ça, alors 14-07-10 18:57:18 - Alissa : Max vit la nuit, Max est immobile et écoute une symphonie électro, To night, the boat will stop at seven. 14-07-10 18:57:28 - Astrid : row 14-07-10 18:57:29 - Alissa : Le corps de Max est enclin à la moisissure, comme si... 14-07-10 18:57:42 - Astrid : qu'il crève 14-07-10 18:57:42 - Alissa : Comme si rester immobile, c'est moisir plus lentement. Cette phrase sur la moisissure est effrayante. 14-07-10 18:57:55 - Astrid : effrayante ? 14-07-10 18:57:55 - Alissa : To night, the boat will stop at seven... 14-07-10 18:58:05 - Astrid : again 14-07-10 18:58:06 - Alissa : Je rêve d'une science qui aurait pour objet ces espaces différents, ces autres lieux, ces contestations mythiques et réelles de l'espace où tu penses vivre. 14-07-10 18:58:21 - Astrid : je ne pense pas, là 14-07-10 18:58:22 - Alissa : Tu ne penses pas... mais où es-tu, qui es-tu, quel est ce mur, cet exil ? 14-07-10 18:58:40 - Astrid : il est jaune l'exil 14-07-10 18:58:40 - Alissa : L'exil. Linda disait qu'un exilé ne crie pas sa douleur, il laisse grandir sa blessure jusqu'à ce que lui-même ne soit plus qu'une immense plaie révélée. 14-07-10 18:59:16 - Astrid : l'exilé ne sent pas la douleur des mots 14-07-10 18:59:17 - Alissa : Linda, cette écrivaine. Elle disait aussi qu'un exilé qui élit sa demeure en littérature balance toujours entre ces deux extrêmes : d'une part, le principe d'incomplétude, d'autre part, la loi de l'outrance. D'un côté ou de l'autre de ce mur. 14-07-10 18:59:30 - Astrid : j'ai faim, et toi ? 14-07-10 18:59:30 - Alissa : Cela m'apaise. 14-07-10 18:59:38 - Astrid : manger ? 14-07-10 18:59:39 - Alissa : Cela m'apaise. 14-07-10 18:59:46 - Astrid : ah 14-07-10 18:59:47 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction. 14-07-10 19:00:00 - Astrid : ononon 14-07-10 19:00:00 - Alissa : Tu parles comme certains personnages perdus dans la contemplation de leurs mots. 14-07-10 19:00:09 - Astrid : m'a topée 14-07-10 19:00:10 - Alissa : Tu m'échappes. 14-07-10 19:00:17 - Astrid : oui 14-07-10 19:00:17 - Alissa : Dis m'en plus. 14-07-10 19:00:28 - Astrid : je mange 14-07-10 19:00:28 - Alissa : Bon ap. 14-07-10 19:00:42 - Astrid : merci. Je te mange 14-07-10 19:00:43 - Alissa : Pas de quoi ! 14-07-10 19:00:58 - Astrid : il n'ya pas de chair 14-07-10 19:00:58 - Alissa : Une chair qui ne saigne pas, des larmes aussi qui ne coule pas. Tu pleures souvent ? 14-07-10 19:01:12 - Astrid : non, je mange souvent 14-07-10 19:01:12 - Alissa : Bon ap. 14-07-10 19:01:21 - Astrid : hi 14-07-10 19:01:22 - Alissa : c'est un lieu sans corps ? 14-07-10 19:01:37 - Astrid : non c'est un corps nourri 14-07-10 19:01:37 - Alissa : Je ne pensais pas que nous pouvions évoquer ce corps. Ces fragments de corps. 14-07-10 19:02:04 - Astrid : maman les recolleras, tes fragments 14-07-10 19:02:04 - Alissa : Ou un fragment de corps... 14-07-10 19:02:18 - Astrid : un seul ? Comment le coller ? 14-07-10 19:02:19 - Alissa : Seul ? 14-07-10 19:02:27 - Astrid : un 14-07-10 19:02:28 - Alissa : Tiens, cela me fait penser à Félix. 14-07-10 19:02:36 - Astrid : là 14-07-10 19:02:36 - Alissa : Là... entre deux mondes. 14-07-10 19:12:13 - Astrid : ah 14-07-10 19:12:13 - Alissa : Arrivé là, je poussai un ah ! prolongé, qui tenait autant du besoin de respirer que de la peur que je pouvais avoir de me trouver sur une plate-forme... dixit Alexandre Dumas sur ton onomatopée ou interjection. J'ai un peu de mal à faire la distinction.